Deux des piscines de stockage de combustible sont actuellement en train de bouillir, faute de refroidissement. Les hélicoptères continuent d’y apporter de l’eau. Trois réacteurs sont toujours dans un état préoccupant.


au sommaire


    La lutte pour empêcher une catastrophe se poursuit autour de la centrale nucléaire de Fukushima. Pour l'instant, les effluves radioactifs sont limités et les mesures effectuées à Tokyo ne sont pas inquiétantes. En revanche, l'évolution de la situation a, elle, de quoi faire craindre des rejets plus importants si les réacteurs subissent une fusion du combustible nucléaire.

    Entre le ballet des hélicoptères porteurs d’eau, l'injection d'eau de mer et les canons à eau, les efforts des « liquidateurs » (ils seraient 50) continuent pour refroidir les installations. Mais au-dessus du réacteur 3, la radioactivitéradioactivité était telle ces dernières heures qu'un hélicoptèrehélicoptère militaire a dû s'éloigner avant d'avoir effectué son largage. L'exploitant, Tepco, espère reconnecter bientôt un groupe électrogène, ce qui permettrait - peut-être - de le remettre en marche.

     

    Film schématique des événements qui ont affecté la centrale de Fukushima depuis le séisme du vendredi 11 mars 2011. © Idé

     

    D'après l'IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire), qui établit des rapports réguliers sur la situation à la centrale de Fukushima), les cœurs des réacteurs 1, 2 et 3 sont endommagés : à 70 % pour le n°1 et à 33 % pour le n°2. Les enceintes du 2 et du 3 sont « potentiellement endommagées » selon l'Agence de sûreté nucléaire (ASN). D'après le dernier communiqué de l'IRSN, les équipes de la centrale ouvrent régulièrement ces enceintes pour réduire la pressionpression interne et, ce faisant, larguent dans l'atmosphère des rejets radioactifs.

     

    L'Institut d'aéronomie de Belgique a simulé le mouvementmouvement d'un panache chargé en radioactivité se déplaçant du Japon vers la côte ouest des États-Unis. © Institut d'aéronomie de Belgique

     

    Piscines en feu

    Ce sont désormais les piscines qui focalisent l'attention. Il y en a une par réacteur et celle du 4 était emplie de combustiblecombustible car le réacteur était au moment du séisme en maintenance et « déchargé », c'est-à-dire débarrassé de son combustible. Un incendie s'est déclaré et l'eau est entrée en ébullition. Le combustible est partiellement « dénoyé », donc au-dessus de la surface, produisant des émissions radioactives. C'est là que les largages d'eau sont effectués. Selon l'IRSN, la chaleurchaleur à évacuer est élevée, de l'ordre de 3 MW. La piscine du réacteur 3 serait elle aussi entrée en ébullition, ce qui a conduit à y déverser de l'eau vers 10 h 00 locale (source IRSN).

    Peut-on parler de nuage radioactif ? Pour l'instant non, même au Japon. À 8.000 kilomètres de là, vers l'est, les autorités californiennes disent surveiller de près la radioactivité ambiante mais sans s'inquiéter vraiment, assurant que si jamais un « nuage »  (terme impropre) venait à toucher la Californie, les doses seraient très faibles.