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    C'est le polluant majeur de l'atmosphèreatmosphère, le premier polluant qui a été pris en considération et le premier à avoir été mesuré de manière continue. L'épisode de smogsmog de 1952 à Londres a mis en évidence les effets de SO2 sur la santé mais pour des concentrations très élevées de courte durée.

    Pollution à Beijing, trop de circulatio. © Safia Osman, CC BY-NC 2.0

    Pollution à Beijing, trop de circulatio. © Safia Osman, CC BY-NC 2.0

    Mais quels sont les effets du SO2 sur la santé pour une exposition de longue durée, à des concentrations moyennes annuellesannuelles très inférieures à celle du smog de Londres en 1952 ?

    L'enquête épidémiologique nationale effectuée de 1974 à 1976 permet d'apporter une réponse à cette question.

    Cette enquête a porté sur 20 zones réparties dans 7 villes et a pris en compte les principaux polluants : SO2 particules en suspension et oxydes d'azoteoxydes d'azote. Une corrélation est établie entre les affections respiratoires et SO2, uniquement.

    La concentration en SO2 variait, suivant les zones, de 22 à 85 microgrammes (µg) par m3 d'air en moyennes annuelles.

    L'étude met en évidence la corrélation entre la teneur en SO2 et la fréquence des affections des voies respiratoires inférieures chez les adultes ou des voies respiratoires supérieures chez les enfants. Pour l'ensemble de la population, adultes et enfants, il y a une corrélation négative entre la fonction respiratoire et la concentration en SO2 : le taux de SO2 diminue le volume expiré maximum par seconde (VEMS). L'Organisation Mondiale de la SantéOrganisation Mondiale de la Santé considère que pour la protection de la santé publique les concentrations en SO2 ne doivent pas dépasser :

    50 µg /m3 en moyenne annuelle
    125 µg/m3 pour une période de 24 heures

    L'OMS considère qu'il y a un effet de synergiesynergie entre SO2 et particules. Ceci se produit sans doute pour des concentrations plus élevées que celles de l'étude PAARC où un tel effet n'est pas observé.

    Les émissions de SO2

    Elles sont dues, principalement, aux combustibles soufrés, charboncharbon, pétrolepétrole et, particulièrement, fioulfioul lourd. Lors des combustionscombustions, le soufresoufre est oxydé avec formation de SO2 :
    S + O2 --> SO2
    Au cours des ans, les quantités de SO2 émises, en France, dans l'atmosphère ont fortement diminuées comme le montre le tableau suivant :

    Tableau 1 :

    Années197319801982198419861992
    SO2 en millions de tonnes par an43,52,21,91,61,15

    La diminution des émissionsémissions est due à plusieurs causes :

    abaissement de la teneur en soufre des produits pétroliers remplacement de combustibles par des combustibles moins soufrés (remplacement du fioul lourd par du charbon, développement du gaz naturel) diminution de l'activité de la grande industrie - sidérurgie notamment remplacement des centrales thermiques au charbon ou au fioul par les centrales nucléaires. Ce remplacement a permis une diminution des émissions de SO2 des centrales EDF de 67 % par rapport à 1973 où les émissions des centrales EDF étaient supérieures à 1 million de tonnes de SO2 par an.


    Le tableau 2 indique la part des différents secteurs d'activité dans le total des émissions.

    Tableau 2 :

    Secteurs d'activitéEmissions de SO2 en milliers de tonnes en 1986
    Industries664
    Centrales thermiques354
    Raffineries228
    Tertiaire220
    Transports114
    TOTAL1600

    Le secteur tertiaire comprend le chauffage des commerces, bureaux et habitation. Il représentait, en 1986, 14 % des émissions totales de SO2. Entre 1973 et 1986, ces émissions ont diminué de 60 % par suite, d'une part, du remplacement du chauffage au fioulchauffage au fioul domestique par le gazgaz ou l'électricité et, dans certaines villes comme Paris, par le développement du chauffage urbain. D'autre part, la teneur en soufre du fioul domestique (et du gazole, responsable des émissions dues aux transports) a régulièrement diminué :
    0,7 % de soufre dans les années 60
    0,5 % de soufre dans les années 50
    0,3 % de soufre en 1980
    0,2 % depuis octobre 1994
    et prochainement, 0,05 % de soufre.

    Cette nouvelle réduction de la teneur en soufre du fioul domes-tique et du gazole apportera une amélioration de la qualité de l'air en milieu urbain.