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    Beaucoup de consommateurs qui mangent sans états d'âme des produits de l'agricultureagriculture et débattent des qualités respectives de différentes variétés ont encore la pensée réflexe de considérer le mot « élevage » appliqué à un poissonpoisson comme dévalorisant en regard du mot « sauvage ». Certains aquaculteursaquaculteurs, en réaction, essayent de masquer (ou « oublient » de signaler) la source élevage de leurs produits. D'autres l'assument aujourd'hui totalement. Tous, cependant, sont inquiets de voir accolé le sigle OGM à leurs produits.

    Truite. © CoSch, CCO

    Truite. © CoSch, CCO

    Pourtant, en interprétant l'expression « organisme génétiquement modifiéorganisme génétiquement modifié » comme qualifiant des végétaux ou des animaux qui ont été l'objet de modifications ciblées de leur génomegénome, il n'y a pas aujourd'hui de produits OGM dans l'aquacultureaquaculture ni de perspective d'en voir à court ou moyen terme. L'Ifremer, organisme majeur de la recherche halieutique mondiale, s'est fixé pour règle en 2001 de ne mener des travaux dans ce domaine qu'en appliquant en permanence le principe de précaution, tant pour l'environnement que pour la sécurité du consommateur.

    Les OGM sont présents en aquaculture sous la forme de nourriture pour les animaux d’élevage, ou encore de lignées stériles à croissance plus rapide. © DR

    Les OGM sont présents en aquaculture sous la forme de nourriture pour les animaux d’élevage, ou encore de lignées stériles à croissance plus rapide. © DR

    Mais il y a des farines de végétaux OGM dans certains aliments pour l'aquaculture, en particulier des tourteaux de sojasoja OGM. Et si l'on élargit le terme OGM à la qualification de végétaux ou d'animaux résultant d'hybridationhybridation ou de traitements générateursgénérateurs de polyploïdiepolyploïdie, dans le but de produire des lignées stériles, à croissance plus rapide que les animaux d'origine, il y a aujourd'hui des produits OGM dans l'aquaculture, en particulier des huîtres et des saumonssaumons. La stérilité de ces lignées protège néanmoins contre le risque de multiplication de ces individus en cas d'échappement.

    En pratique, la profession aquacole, à la différence de la profession agricole, est encore peu soumise à la pression des grands industriels semenciers et consciente que l'usage d'individus OGM serait mal vu des consommateurs, du fait des risques importants de dispersion de ces individus dans le milieu aquatique. Elle ne pousse donc pas dans le sens d'une introduction d'individus OGM dans ses produits.