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    Présentation et observations

    Présentation et observations

    1 - Présentation des structures particulières.

    La taille de Drosera capensis avoisine 10 cm de hauteur. Chaque pied est acauleacaule et présente une rosetterosette d'une dizaine de feuilles alternesalternes, de forme élancée et d'autant plus dressées qu'elles sont jeunes. (Fig.1)

    Fig.1 : Vue d'un pied de D. capensis. (x0,5)

    Fig.1 : Vue d'un pied de D. capensis. (x0,5)

    La feuille constitue le piège. Elle est composée d'un long pétiolepétiole et d'un limbelimbe allongé dont la face supérieure porteporte de très nombreux tentacules piliformes, la surface inférieure en étant dépourvue. On distingue deux types de tentacules selon leur répartition à la surface du limbe plat (Fig.2):

    Image du site Futura Sciences

    Fig.2 : Coupe transversale du limbe de D. capensis observé à la loupe trinoculaire. (x8)
    - les poils latéraux situés à la périphérie du limbe, ils sont longs (environ 6 mm) et rouges à maturité. On en dénombre environ 100 de part et d 'autre du limbe.
    - les poils axiaux situés au centre ils sont courts (environ 1 mm) et blancs, on en dénombre environ 200. (Nous avons effectué le dénombrement des tentacules à partir de photos numériquesnumériques de limbe agrandies et par pointage des tentacules à l'aide d'un logiciellogiciel de retouche d'image.)

    L'extrémité du tentacule est enduit d'une gouttelette de liquide visqueux appelé mucilagemucilage. Ce mucilage est émis par des cellules sécrétrices situées dans la partie renflée du tentacule. Nous montrerons par la suite qu'il intervient, par son pouvoir adhésif, à la rétention de l'insecteinsecte lorsqu'il entre en contact avec le limbe de la feuille.

    Les poils situés au milieu du limbe ont essentiellement une fonction digestive. Au contact de l'insecte ils libèrent des enzymes protéolytiques stockées dans les vacuolesvacuoles des cellules sécrétrices. Lorsque l'insecte est digéré, le produit de la digestiondigestion est résorbé et dispersé dans les autres parties de la plante via le système vasculaire. (Fig.3)

    Fig.3 : Schéma d'un poil ventral en coupe longitudinale. (x20)

    Fig.3 : Schéma d'un poil ventral en coupe longitudinale. (x20)


    2 - Déroulement de la capture d'un insecte.

    Remarque : dans tout ce travail l'insecte utilisé est la mouche verte (Lucilia sericata) qui présente l'avantage d'être de la taille moyenne des insectes capturés par la drosera capensis et d'être facile à élever. Nous présentons ici des observations faites sur le déroulement de la capture dans une serre, telle qu'elle se passe dans son milieu naturel.

    La mouche est tout d'abord attirée par les gouttelettes de mucilage qui ressemblent à de la roséerosée et s'approche.

    . A t = 0, elle se pose sur le limbe et adhère aux poils, elle tente de se dégager mais touche d'autres tentacules qui restent collés à elle et chaque mouvement la piège davantage. (Fig.4)

    Fig.4 : La mouche se pose sur le limbe. (x1)

    Fig.4 : La mouche se pose sur le limbe. (x1)

    . A t = 4 min, un début de repliement du limbe s'observe.

    . A t = 20 min, on constate des débattements de plus en plus faible, l' insecte s'épuise.

    . A t = 40 min, on observe un repliement de plus en plus important du limbe (Fig.5). La mouche tombe lentement vers le bas du limbe par effet de gravité (limbe quasi-vertical), se collant dans sa chute à d'autres tentacules.

    Fig.5 : Le limbe se replie autour de la mouche. (x1)

    Fig.5 : Le limbe se replie autour de la mouche. (x1)

    . A t = 60 min, les premiers poils du haut du limbe touchent le dosdos de l' insecte.

    . A t = 70 min, le limbe est replié quasi entièrement autour de l'insecte.

    . A t = 90 min, la mouche bien que toujours vivante ne bouge plus. (Fig.6)

    Fig.6 : La capture est terminée. (x1)

    Fig.6 : La capture est terminée. (x1)

    Nous considérons que la capture est terminée à partir du moment où l'animal ne peut plus s'échapper. D'après les observations effectuées à cinq reprises, la capture de l'insecte se termine à t = 90 min en moyenne (de 75 à 100 minutes).

    Observations ultérieures :

    Le piège continue de se refermer : très lentement tous les poils gluants se courbent vers le centre du limbe et celui-ci continue à s'enrouler sur l' insecte. (Fig.7)
    L'insecte est digéré : une journée plus tard, le limbe s'est enroulé plus de deux fois autour du corps de la mouche si bien qu'aucune partie de celle-ci ne dépasse. De plus la mouche a un aspect madéfié par les sucs qui est révélateur de la digestion de l'insecte (2). Fig.7 : La mouche est digérée. (x1)

    Fig. 7

    Fig. 7

    Une semaine plus tard le limbe et les poils ont repris leur position initiale et les restes chitineux de l'insecte (ailes, pattes, etc..) que la plante ne digère pas (Fig.8) sont dispersés par le ventvent.

    Fig.8 : Les restes chitineux de l'insecte. (x0,5)

    Fig.8 : Les restes chitineux de l'insecte. (x0,5)

    A partir des observations présentées ci-dessus, nous pouvons faire l' hypothèse de l'intervention de deux mécanismes successifs et complémentaires intervenant dans la capture : . engluement de la mouche grâce aux tentacules et à leur suc ; repliement du limbe qui l'empêche de repartir.

    Il va s'agir maintenant de montrer quelle est la part respective de ces 2 mécanismes.