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ASTER (Advanced Spaceborne Thermal Emission and Reflection Radiometer) du Vésuve, au centre, et des champs Phlégréens, à l'extrême gauche, encerclant le Golfe de Naples.
© NASA/GSFC/MITI/ERSDAC/JAROS et U.S./Japan ASTER Science Team
Les « champs brûlés », nommés ainsi par les premiers colons grecs en raison de l'activité volcanique persistante de l'endroit liée au Vésuve, n'ont plus connu d'éruption depuis 1538. Mais cette caldeiracaldeira large de 13 kilomètres est pourtant plus agitée qu'elle n'en a l'airair... Après l'effondrementeffondrement d'un volcan, suite à une éruption explosive, qui conduit à la formation d'un tel cratère, le système magmatique sous-jacent reste actif. Il en résulte des périodes rapides de soulèvement du sol, suivies par un affaissement à plus long terme. A l'aide d'une technique d'interférométrieinterférométrie (DInSAR), des scientifiques de l'Istituto per il Rilevamento Elettromagnetico dell'Ambiente du Conseil National de la Recherche italien (CNR-IREA), ont dressé une carte des changements survenus dans cette région, remarquant une élévation du sol d'environ 2,8 cm entre 2005 et 2006.
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Le système InSAR exploite la différence de phase de deux images d'une scène identique pour créer un modèle d'élévation digital. En soustrayant de la différence de phase la contribution topographique, la technique DInSAR permet de mesurer des petites déformations du terrain, survenues entre deux acquisitions d'image.
© U.S. Geological Survey
DInSAR (pour Differential Synthetic Aperture Radar Interferometry), qui combine des images satellite acquises à différents moments, mais autant que possible au même endroit, permet de créer un modèle d'élévation digitaldigital (DEM) et de révéler des variations, indécelables autrement, survenues entre deux prises de vue. Les images Envisat utilisées pour détecter la récente phase de soulèvement des champs Phlégréens, qui sont le résultat d'une campagne d'acquisition s'étalant de janvier 2005 à avril 2006, montrent qu'elle a commencé en juin 2005, avec une zone de déformation maximum localisée au centre de la ville de Pozzuoli.
Carte des déformations de la région des Campi Flegrei, obtenue à partir de données radar du satellite Envisat. La vitesse de déformation, qui a été calculée sur base de 12 dernières acquisitions, met en évidence une zone de déformation maximum située au centre de la ville de Pozzuoli (cadre A). La déformation s'étend aussi, vers l'ouest, au secteur voisin du Monte Nuovo (cadre B).
© Credits: ESA, Institute for the Electromagnetic Sensing of the Environment (IREA)
Dès la fin des années soixante, avant d'inclure des données satellite dans ses rapports de surveillance, l'Observatoire du Vésuve surveillait le secteur en procédant à des mesures au sol. Bien que d'une très grande précision, l'inconvénient majeur d'un tel réseau terrestre est sa limitation spatiale : toute information de déformation au-delà de la zone couverte est perdue. Néanmoins, le réseau de nivelage déjà en place, et qui continue à se développer, a permis de vérifier la tendance du soulèvement actuel.
Série temporelle, de mars 1999 à juin 2006, du mouvement vertical dans la zone de déformation maximum, obtenue par le réseau terrestre. © Institute for the Electromagnetic Sensing of the Environment (IREA)
Les mouvementsmouvements du sol qui précèdent une éruption volcaniqueéruption volcanique peuvent être très subtils à détecter, surtout dans la phase préliminaire. Alors que le nivelage, coûteux en argentargent et en temps, n'est effectué qu'une à deux fois l'an, des techniques de surveillance telles que DInSAR permettent une cartographie à grande échelle des déformations, avec une précision sub-centimétrique particulièrement appropriée.