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Des images du Tambora et sa localisation en Indonésie sur l'île de Sumbawa. Crédit : Volcanological Survey of Indonesia/Nasa
Lorsqu'une importante éruption volcanique se produit, d'immenses quantités de cendres et d'aérosols soufrés sont éjectées dans l'atmosphère. Localement, une baisse de l'ensoleillement peut résulter de ces éjectas mais le climat de la planète n'est pas affecté. Il en va tout autrement lorsque le panache de cendres et d’aérosols est important et qu'il monte jusqu'à la stratosphère, c'est-à-dire à plus de 20 kilomètres d'altitude. Le dioxyde de soufresoufre (SO2)) qui y pénètre se transforme en acide sulfuriqueacide sulfurique (H2SO4), entraîné par les ventsvents partout sur la planète. En modifiant la réflectivité de la TerreTerre, ces aérosols modifient son bilan thermique et le climat mondial s'en trouve affecté.
Ce fut le cas par exemple en 1815 avec la célèbre éruption du Tambora en Indonésie. C'est probablement la plus grosse éruption volcanique des temps historiques et elle a éjecté 50 km3 de matériaux. On peut avoir une idée de sa puissance en contemplant le cratère laissé par l'explosion (voir la photographiephotographie).
Cliquez pour agrandir. Le cratère du Tambora sur l'île de Sumbawa en Indonésie. Au premier plan, l'océanographe Steven Carey. Crédit : Haraldur Sigurdsson
Les éruptions importantes ont laissé leurs empreintes
Jusqu'à présent, ce lien entre certaines éruptions volcaniques et un changement de climat n'était vraiment établi que dans l'hémisphère nordhémisphère nord, même si plusieurs des éruptions impliquées se sont produites dans la région des tropiquestropiques. Pouvait-on aussi trouver un effet significatif dans ces régions sur plusieurs années ?
Pour le savoir, Rosanne D'Arrigo, une spécialiste en dendrochronologie, et ses collègues ont étudié les cernes de croissance des arbresarbres, les archives climatiques des coraux et les traces d'éruptions majeures enregistrées par les glaces ayant piégé leurs cendres sur une période de 450 ans environ.
Les trois chercheurs ont effectivement découvert une nette corrélation entre, par exemple, la température de surface des océans sous les tropiques et les éruptions du Krakatoa en 1883 en Indonésie ou celle du Huaynaputina au Pérou en 1600. Comme on pouvait s'y attendre, la période de refroidissement la plus importante et celle ayant duré le plus longtemps, c'est-à-dire quelques années, est bien celle correspondant à l'éruption du Tambora.
C'est une preuve de plus, si cela était nécessaire, des interactions océan-atmosphère et de l'impact que peuvent avoir les volcansvolcans sur le climat.