Longue de 44 kilomètres, une barrière antichats a été installée dans la réserve de Newhaven, au cœur de l’Australie, afin de protéger les espèces endémiques. L’Australie emploie tous les moyens pour lutter contre les espèces invasives sur son territoire.

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    Entourant 9.400 hectares, soit quasiment la surface de Paris, une clôture de 44 kilomètres de long a été installée dans la réserve de Newhaven, en Australie. Haute de 1,8 mètre, équipée de 85.000 piquets et de 130 kilomètres de barbelés, elle est destinée à protéger les espèces endémiquesendémiques comme le mala (aussi appelé lièvre wallaby à lunettes), le rat-kangourou ou le numbat.

    Le terrible ennemi à éloigner ? Le chat. Depuis son introduction sur l'île il y a deux siècles, ce prédateur aurait déjà causé la disparition de 20 espèces natives et tue chaque minute plus de 2.000 animaux endémiques. En 2015, le gouvernement a donc engagé un plan massif d'éradication de deux millions de chats à l'horizon 2020.

    La barrière antichats mesure déjà 44 kilomètres de long © <em>Australian Wildlife Conservancy</em>

    La barrière antichats mesure déjà 44 kilomètres de long © Australian Wildlife Conservancy

    Les espèces invasives, fléau de l’Australie

    D'ici la fin de l'année, tous les chats devront être éliminés à l'intérieur et aux abords de la clôture, selon l'Australian Wildlife Conservancy à l'initiative du projet. Au final, le directeur du conservatoire Atticus Fleming espère faire remonter la population de malas de 2.500 à 18.000 à l'intérieur du sanctuaire. Onze autres marsupiaux devraient également être réintroduits dès 2019, comme le bilbi, la bettongie à queue touffue ou le bandicoot doré. La surface de l'enclos devrait être multipliée par sept d'ici 2021, soit au minimum 135 kilomètres de clôture supplémentaire et le gouvernement envisage même de l'étendre à 100.000 hectares, ce qui en ferait la plus grande réserve de ce type au monde.

    Mais jusqu'à présent, rien ne s'est révélé véritablement efficace. D'où la solution ultime des sanctuaires entourés de barbelés. Le taux de survie des mammifères y serait 80 % plus élevé, selon Chris Dickman, professeur à l'université de Sydney. L'Australie compte déjà six de ces réserves de plus de 1.000 hectares et cinq autres sont en constructionconstruction. Seul hic, le coût élevé de ces projets : un kilomètre de clôture coûterait 50.000 dollars australiens.

    Soixante chats ont déjà été exterminés à l’intérieur et aux abords de la barrière. © <em>Australian Wildlife Conservancy</em>

    Soixante chats ont déjà été exterminés à l’intérieur et aux abords de la barrière. © Australian Wildlife Conservancy

    En raison des espèces invasivesespèces invasives, l'Australie est le pire pays au monde pour le taux d'extinction des mammifères : plus de 30 espèces auraient déjà été rayées du territoire par les chats, renards et autres prédateurs depuis l'arrivée des colons européens, et 63 autres seraient en péril. Paradoxalement, le chat avait été importé pour décimer les lapins, qui ont proliféré sans limite sur le territoire.

    La question du chat est une illustration des tâtonnements de la politique australienne en la matièrematière, qui a déjà expérimenté une panoplie de moyens d'éradication : développement d'un virus spécial (myxomatosemyxomatose) contre le lapin, puis d'un autre virus de l'herpèsherpès modifié contre la carpecarpe, épandageépandage d'appâtsappâts empoisonnés, robotrobot tueur de chienschiens, chasse au buffle en hélicoptèrehélicoptère ou pièges creusés dans les points de ravitaillement en eau.