Si les eaux usées sont prises en charge par des systèmes d’assainissement bien au point, les eaux pluviales dans lesquelles se retrouvent tous les déchets urbains se déversent, elles, sans filtre dans la mer. La start-up Vertuoso ambitionne d’éliminer ce problème à la source, grâce à des réceptacles filtrants installés aux endroits stratégiques. Ses cofondateurs nous expliquent comment ça marche.


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    Rien qu'en Méditerranée, 600.000 tonnes de déchets plastique sont déversées chaque année dans l'océan. À cela s'ajoutent tous les autres déchets déversés dans la nature et lavés par les eaux pluviales, comme les emballages, les particules de pneuspneus, les sables et graviers issus des chantiers, etc. Tous ces déchets sont entraînés par l'eau lorsqu'il pleut et atterrissent inexorablement dans la mer où ils génèrent une importante pollution visuelle et chimique. « Et autant les eaux uséeseaux usées domestiques et industrielles sont prises en charge par le réseau d'assainissementassainissement, autant ces déchets urbains ne font l'objet d'aucune mesure spéciale », explique Benjamin Blanchard, cofondateur de la start-upstart-up tricolore Vertuoso, qui a conçu un système de piège pour empêcher cette catastrophe.

    Une sorte de grand entonnoir où s’agrègent les déchets

    Née en 2019, Vertuoso conçoit des réceptacles métalliques à placer sur les déversoirs, c'est-à-dire à l'endroit ou s'agrègent les cours d'eau avant de se déverser dans la mer. « Ces déversoirs sont un peu comme un grand entonnoir où s'accumulent tous les déchets urbains », illustre Benjamin Blanchard. Selon la taille des villes, leur population ou leur topographie, on compte ainsi entre un et cinq grands déversoirs par ville, où Vertuoso va venir déposer ses cages métalliques pour filtrer les déchets. « Nous analysons d'abord les endroits stratégiques où installer les cages en fonction du réseau d'eau pluviale et nous proposons la stratégie la plus adaptée », explique Romain Garcin, également cofondateur.

    Benjamin Blanchard et Romain Garcin, cofondateurs de la start-up Vertuoso. © Vertuoso
    Benjamin Blanchard et Romain Garcin, cofondateurs de la start-up Vertuoso. © Vertuoso

    Un système de filtration simple mais efficace

    Le réceptacle, d'un volumevolume de 16 mètres carrés, possède des mailles comprises entre 5 et 12 millimètres en fonction des déchets à capter. Il est généralement ramassé tous les mois, ou après une grosse pluie par exemple. « Il ne faut pas attendre qu'il soit plein, cela pourrait empêcher la bonne filtrationfiltration des déchets », précise Benjamin Blanchard. En plus des déchets urbains, la cage capture les déchets organiques telles les feuilles mortes qui agissent comme « capteurscapteurs » pour les autres polluants. « Nous avons par exemple remarqué lors de la collecte que les feuilles étaient enduites de suie issue des particules de pneus et d'huile de moteur », note l'entrepreneur.

    Le saviez-vous ?

    La société Vertuoso est soutenue par Le Village by CA PACA, un écosystème d’open innovation dont la mission est d'accompagner les start-up pendant 23 mois avec un programme d'accélération maîtrisé et suivi dans le temps. Il est entouré d'un réseau de partenaires et d'experts pour répondre aux attentes des start-up accompagnées. Aujourd'hui, Le Village By CA PACA suit 50 start-up dont le siège social se situe dans les Alpes-Maritimes, le Var et les Alpes-de-Haute-Provence.

    Valoriser les déchets plastique

    La start-up a pour l'instant installé une seule cage à Draguignan, mais est en discussions avancées avec des municipalités alentour (Saint-Raphaël, Fréjus, Roquebrune et Marseille). « Nous visons une dizaine de box d'ici fin 2022 », annonce Benjamin Blanchard. Mais que deviennent les déchets une fois récupérés ? « Nous sommes en train de nouer des partenariats pour valoriser le contenu de nos ramassages », indique Romain Garcin. Le plastiqueplastique usagé peut par exemple être pyrolysé pour générer de la matièrematière première vierge, et les graviers récupérés pour servir sur les chantiers. La start-up envisage également de valoriser les données collectées, pour permettre aux communautés de communes d'évaluer leur système de collecte et la consommation des habitants.

    Article réalisé en partenariat avec Vertuoso et Le Village by CA PACA.