En 2007, un aréopage constitué de 26 membres de 16 institutions avait présenté une série d’arguments extrêmement convaincants concernant la disparition des mammouths nord-américains. Un nouvel article publié dans Science confirme à nouveau la présence de grandes quantités de nanodiamants, indice de la chute d’un corps céleste, dans les couches contemporaines de l’extinction.

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    Dans une carotte de glace prélevée au Groenland, la chute de température (courbe rouge) est bien visible au début du Dryas récent. Crédit : PNAS

    Dans une carotte de glace prélevée au Groenland, la chute de température (courbe rouge) est bien visible au début du Dryas récent. Crédit : PNAS

    On se souvient de l'article publié dans Proceedings of the National Academy of Sciences en 2007, et de la conférence d’Acapulco disponible sur YouTubeYouTube, exposant la théorie expliquant la cause de la brusque période froide connue sous le nom de Dryas récent survenue il y a 12.900 ans environ.

    Un petit corps céleste, probablement une comètecomète, serait tombé sur l'Amérique du Nord entraînant la vidange du lac Agassiz dans l'Atlantique nord conduisant à interrompre ou au moins réduire la circulation thermohaline, comme celle du Gulf Stream. Le refroidissement du climat qui en aurait résulté serait la cause de la disparition des mammouths nord-américains, et il aurait aussi accéléré la sédentarisation de l'homme et la découverte de l'agricultureagriculture au Moyen-Orient.

    Les Natoufiens en particulier, afin de survivre à la raréfaction des ressources alimentaires, auraient peut-être ainsi été responsables de la révolution néolithique. La thèse est cependant controversée. Il semble en effet que la révolution néolithique a été progressive et n'est pas survenue simultanément partout dans le monde.

    Cliquez pour agrandir. A Murray Springs, en Arizona, on voit nettement la couche sombre contenant des nanodiamants. La chute des fragments de comète aurait aussi déclenché plusieurs incendies importants, générateurs de suies. Crédit : University of Oregon

    Cliquez pour agrandir. A Murray Springs, en Arizona, on voit nettement la couche sombre contenant des nanodiamants. La chute des fragments de comète aurait aussi déclenché plusieurs incendies importants, générateurs de suies. Crédit : University of Oregon

    Dans l'article publié début Janvier dans Science, l'archéologue américain de l'université de l'Oregon, Douglas J. Kennett, qui faisait déjà partie de l'équipe initiale ayant proposé la théorie de la comète tueuse de mammouths, annonce que lui et ses collègues ont trouvé plusieurs milliards de nanodiamants dans la couche de sédimentssédiments datant du début du Dryas récent en six sites en Amérique du Nord.

    De tels nanodiamants (associés de plus à un pic d'iridiumiridium comme dans le cas de la crise KT, crétacécrétacé-tertiaire) ne peuvent provenir que de l'impact d'un corps céleste, très probablement sous forme de fragments d'une comète ou d'une chondritechondrite carbonée. On ne les trouve ni avant ni après la couche de sédiments marquant l'apparition de la période froide ayant duré environ 1.300 ans et qui coïncide avec la disparition de plusieurs espècesespèces emblématiques de la préhistoire, comme le mammouth et le tigre à dents de sabretigre à dents de sabre.

    Il s'agit donc d'un argument extrêmement fort en faveur de la thèse d'un impact d'un corps céleste responsable à la fois d'une extinction massive d'espèces ainsi que de la disparition de la culture préhistorique des Clovis, un groupe de chasseurs-cueilleurschasseurs-cueilleurs apparu en Amérique du Nord peu avant le début du Dryas récent.