La disparition des mammouths fait partie des énigmes de l’évolution de la Vie sur Terre. Plusieurs explications ont été avancées, du changement brutal de climat à une épidémie en passant par l’impact du développement des populations humaines. De récentes études basées sur de l’ADN extrait des os, dents et tissus préservés par le froid en Sibérie racontent une tout autre histoire.

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    La molécule d'ADN  (Crédit : Accelerys).

    La molécule d'ADN (Crédit : Accelerys).

    Squelette de mammouth (Crédit : ENS Lyon)

    Squelette de mammouth (Crédit : ENS Lyon)

    L'ADNADN est une moléculemolécule formidable qui garde en mémoires les vicissitudes des populations l'ayant transmis tout au cours du temps. C'est pourquoi les docteurs Ian Barnes, du Royal Holloway, University of London et Adrian Lister de l'University College London et du Natural History Museum à Londres ont entrepris d'utiliser les techniques d’extractions d'ADN et la théorie de la génétiquegénétique des populations pour tenter de percer le mystère de la disparition de certains grands mammifères entre 10 000 et 25 000 ans. A leur grande surprise, les populations de bisons, d'ours et de lionslions des cavernes avaient déjà subi un début de réduction notable entre 25 000 et 50 000 ans avant notre ère, c'est-à-dire avant un accroissement significatif de la population humaine et le maximum de l'extension des glaciers correspondant à la période présumée d'extinction.

    L’étude des fossiles de mammouth allait-elle conduire aux mêmes conclusions ?

    La réponse est oui. On a découvert, de plus, que les mammouths de Sibérie s'étaient développés à partir d'une petite population il y a 60 000 ans, laquelle a divergé en deux groupes distincts, très probablement à la suite d'un isolement. Celui-ci a pris fin par la suite mais l'on a démontré que vers 40 000 ans, l'un de ces deux groupes s'était éteint.

    La conclusion des chercheurs est donc que, sans écarter l'influence du super prédateur qu'est l'homme, les populations de mammouths étaient déjà en déclin et celui-ci n'aurait fait qu'accélérer le processus. La lente modification des conditions climatiques serait donc la cause essentielle de la disparition de ces mammifères.