La lave torrentielle est un phénomène spectaculaire, à la fois météo et géologique, et dont les conséquences peuvent être catastrophiques. Totalement imprévisible, la lave torrentielle représente un grand danger pour les habitants des zones montagneuses, comme pour les randonneurs.  


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    Ces coulées de lave, qui n'ont rien d'un phénomène volcanique, se produisent le plus souvent à la fin du printemps et au début de l'été, période marquée par la fontefonte des neiges, le passage d'orages, et donc un terrain très instable. En montagne, les laves torrentielles sont courantes en cas de précipitations soudaines : lorsqu'un violent orage éclate en altitude, les fortes pluies et la grêle dévalent à toute vitessevitesse les versants raides. Elles s'additionnent à la fonte des neiges et emportent avec elles la terre, les roches et les arbres. La lave torrentielle est donc un mélange d'eau, de boue, et de débris de roches qui forme une coulée visqueuse à la vitesse fulgurante. Il ne s'agit pas d'une crue ou d'une inondationinondation éclairéclair (essentiellement composée d'eau) ni d'une coulée de boue (composée de terre et d'eau), mais bien d'un mélange homogène de différents matériaux. Sa couleurcouleur sombre, liée à la présence de roches et de terre, rappelle la consistance de la lave volcanique, d'où son nom.

    La lave peut charrier des rochers de plusieurs tonnes

    La composition de la lave n'est pas la même sur toute sa longueur : en premier, on trouve le front constitué des débris (arbres, roches, etc.), suivi du corps essentiellement boueux. Ce corps est entouré de bourrelets composés d'autres débris, et à la fin de ce torrenttorrent noir, on trouve la « queue », caractérisée par un écoulement plus liquideliquide majoritairement composé d'eau.

    Pour les randonneurs, le plus grand danger de la lave torrentielle est sa vitesse : jusqu'à 50 km/h, avec un débitdébit d'eau de 1 000 m3/s. Avec une telle puissance, la coulée peut entraîner avec elles des rochers de plusieurs tonnes.

    Les laves torrentielles sont quasiment imprévisibles : elles dépendent d'un grand nombre de paramètres, comme la localisation exacte du risque orageux, la quantité de précipitations, la nature du terrain sur lequel va éclater l'orage, la végétation présente, mais surtout l'instabilité du sol. Si le front de la lave descend jusque dans les villages des vallées, le phénomène peut mener à des destructions massives. Certaines laves alpines sont capables de charrier avec elles jusqu'à 500 000 m3 de matériaux.

    Les Alpes françaises et suisses sont fréquemment concernées

    Le risque de lave torrentielle est particulièrement présent dans les Alpes et de nombreux événements de grande ampleur se sont déjà produits dans le passé : le 12 juillet 1892, une lave torrentielle a dévasté le village de Saint-Gervais en Haute-Savoie, faisant 200 victimes.

    En août 2018, une lave torrentielle particulièrement impressionnante a dévalé les montagnes suisses jusque dans le village de Chamoson, endommageant des ponts, des véhicules et des façades d'habitations.

    Un an après, la même zone a à nouveau été touchée par le phénomène, avec des conséquences dramatiques, la mort de plusieurs personnes emportées par ces torrents de débris à la violence inouïe.