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Il y a deux ans, du 26 février au 1er mars 2010, la tempête Xynthia semait la terreur en Europe, générant de nombreux dégâts et tuant 59 fois. Venue de l'océan Atlantique, elle est née d'une simple dépression et n'était donc pas une tempête tropicale, provoquée, elle, par un échauffement brutal de la température au contact d'eaux chaudes.
Au-dessus de l'océan, quelque part au niveau du tropique nord, la pressionpression a chuté brusquement, descendant de 24 hectopascals (équivalents des millibars) en 24 heures. Une telle dégringolade du baromètrebaromètre est l'événement redouté du marin, qui sait que ce n'est pas tant la pression elle-même qui indique la météométéo à venir (contrairement à ce que laissent croire les indications habituelles des baromètres « Beau temps », « Pluie »...), mais sa diminution rapide. Le plongeon du tracé dessiné par le barographe prédit à coup sûr le coup de tabac.
Sur cette animation d'images satellite (réalisées par Eumetsat), on voit la dépression se creuser sur l'Atlantique puis remonter vers le nord-est et s'étendre jusqu'à l'Europe du nord. Si l'animation n'apparaît pas, cliquez sur l'image. © Eumetsat/Aemet
Xynthia touche plusieurs pays d'Europe
Celui qui se prépare ce 26 février 2010 est énorme : en décroissant ainsi, la pression atteint 980 hectopascals (1.013 étant considérée comme la valeur moyenne). En tournant dans le sens des aiguilles d'une montre autour de la dépression centrale (nous sommes dans l'hémisphère nord, un anticyclone créerait une rotation inverse), les vents de Xynthia dépassent allègrement les 200 km/h. Le phénomène remonte vers le nord-est. Les Canaries sont les premières terres touchées, le 26 février. La dépression continue de se creuser et descend à 968 hectopascals tandis qu'elle poursuit sa route, touchant le Portugal, où elle fait sa première victime, avant d'entrer en Espagne et de pénétrer, le lendemain, dans le golfe de Gascogne. Emporté depuis le Sahara, l'airair chaud asséché par effet de Foehn apporte sur le versant nord des Pyrénées des températures estivales.
Le 27 février, les vents violents, coïncidant fortuitement avec des maréesmarées à forts coefficients, génèrent des inondations catastrophiques en Charente-Maritime, dans les Deux-Sèvres, en Gironde et en Vendée. Les ruptures de plusieurs digues causent des dégâts considérables et on déplore de nombreuses victimes. Les communes de Charron (Charente-Maritime), l'Aiguillon-sur-mer et La Faute-sur-Mer (Vendée) figurent parmi les touchées. La dépression continue de monter vers le nord-est, touche la Belgique le 28 février et poursuit sa course dévastatrice en Allemagne, où elle provoque de nouvelles victimes, et s'étend jusqu'au Danemark et à la Suède, avant de se combler définitivement.
Les séquellesséquelles ne sont pas refermées. Après la décision de détruire des habitations en « zones noires », c'est-à-dire considérées comme dangereusement inondables, l'État a déjà racheté 700 maisons et promis la constructionconstruction de 1.200 km de digues. Mais les habitants trouvent que ces travaux prennent beaucoup de temps.