Le phénomène climatique El Niño est en place et ce réchauffement naturel d'une partie des eaux de l'océan Pacifique est bien connu pour avoir un impact sur la météo du reste du monde. Avec les différentes canicules qui touchent en ce moment l'Europe, l'Asie et les États-Unis, sommes-nous déjà en train d'assister aux conséquences d'El Niño 2023 ?


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    El NiñoEl Niño est en effet un événement qui contribue à réchauffer l'atmosphère, et l'année la plus chaude jamais enregistrée s'est produite en 2016, lors d'une phase El Niño intense. Le phénomène El Niño 2023 est-il donc déjà responsable, en partie ou en totalité, des différentes vagues de chaleurchaleur dans le monde ? Les États-Unis, la Chine et bien sûr l'Europe sont actuellement confrontés à des températures records. Le rôle d'El Niño est un argument fréquemment utilisé sur les réseaux sociauxréseaux sociaux de la part de certains climatosceptiques qui réfutent l'idée que les canicules actuelles sont aggravées par les émissionsémissions de gaz à effet de serre. Cependant, El Niño 2023 est bien trop récent (voir la bande rouge du Pacifique sur le planisphère ci-dessous) pour avoir un impact sur les températures extrêmes que nous connaissons actuellement dans plusieurs régions de l'hémisphère nord.

    L'effet d'El Niño se fait sentir 6 mois à 1 an après sa mise en place

    L'anomalieanomalie chaude des eaux du Pacifique équatorial atteint +1 °C en cette mi-juillet, soit juste au-dessus du seuil officiel nécessaire pour parler d'El Niño qui est de +0,8 °C. Le phénomène va continuer à s'intensifier tout au long de l'été, et le Bureau de la météorologie en Australie (BOM) prévoit qu'il atteigne +1,9 °C en août, +2,3 °C en septembre, +2,6 °C en octobre, +2,7 °C en novembre et le niveau exceptionnel de +2,9 °C en décembre, comme le montre la courbe ci-dessous.

    Il s'agira donc d'un El Niño intense, un « super El Niño », selon cet organisme (sachant que d'autres organismes météométéo ne sont pas du même avis), mais cela ne se fait pas en l'espace de quelques jours : les eaux prennent plusieurs semaines ou mois à se réchauffer, et l'atmosphère prend ensuite elle aussi plusieurs mois à se réchauffer. Les effets de ce El Niño 2023 sur la météo des continents américain, asiatique et africain ne se feront vraiment sentir qu'à partir de la fin d'année, et surtout courant 2024. Rappelons que le El Niño 2015 avait atteint son pic en décembre de la même année, et c'est ensuite 2016 qui avait été marquée par une chaleur intense : les effets d'El Niño 2015 et du réchauffement climatiqueréchauffement climatique s'étaient additionnés plusieurs mois à un an après. Même constat pour El Niño 1997, qui avait été suivi par un pic de chaleur mondial en 1998.

    De plus, en ce qui concerne l'année en cours, 2023 a commencé à être marquée par des températures records dès le mois d'avril, au niveau des terresterres comme des océans : le phénomène El Niño n'était pas encore en place au printemps que la Planète était déjà en surchauffe.

    La canicule européenne ne peut absolument pas être reliée à El Niño

    D'autre part, à ce jour, les effets éventuels d'El Niño n'ont pas encore été prouvés en ce qui concerne le continent européen, même plusieurs mois après sa mise en place : les conséquences de cette anomalie chaude du Pacifique sont évidentes, et majeures, aux États-Unis, en Australie, en Asie, ou encore en Amérique du Sud. Mais il semblerait que le phénomène n'ait aucun impact en Europe, ou alors, celui-ci n'est pas encore connu.

    Il est par contre évident qu'au niveau mondial, la fin d'année 2023 et l'année 2024 seront marquées par de nouveaux records de chaleur, en raison d'un phénomène El Niño intense qui va s'ajouter à l'emballement actuel du réchauffement climatique.