Depuis quelques années, El Niño et La Niña remettent en question toutes les prévisions effectuées sur leur évolution. Malgré les progrès effectués par les modèles de prévision climatique, rien ne se passe comme prévu et 2023 va peut-être réserver des surprises.


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    El NiñoEl Niño et La NiñaLa Niña semblent complètement déréglés et ne répondent plus aux règles sur lesquelles se basaient les climatologuesclimatologues. Ce phénomène naturel récurrent, Enso (El Niño-SouthernSouthern Oscillation), qui se produit par phase d'un à trois ans, a des impacts majeurs sur le climat mondial. Rappelons qu'El Niño est une anomalieanomalie chaude d'une partie du Pacifique et La Niña une anomalie froide. Il était donc logique qu'avec le réchauffement climatique, les eaux du Pacifique se réchauffent et qu'El Niño soit désormais le plus courant. Mais depuis 10 ans, c'est tout le contraire qui se produit : les océans se réchauffent d'une manière globale, mais cette zone équatoriale du Pacifique est plus souvent froide, que chaude, comparée à la normale, d'où le triple La Niña que nous venons de connaître. Pour le moment, force est de constater que cette zone précise du Pacifique a tendance à se refroidir depuis plusieurs décennies, contrairement au reste des océans ! L'université américaine Yale parle même « d'un mystère qui complique les prévisions climatiques ».

    La tendance générale de la température de surface du Pacifique équatorial : la couleur bleue signifie une eau plus froide que la moyenne sur la période 1982-2022. © NOAA, Climate.gov
    La tendance générale de la température de surface du Pacifique équatorial : la couleur bleue signifie une eau plus froide que la moyenne sur la période 1982-2022. © NOAA, Climate.gov

    El Niño peut encore réserver des surprises d'ici l'été

    Le retour d'El Niño est prévu pour cet été 2023, un événement de plus en plus difficile à prévoir dans ce contexte encore globalement froid du Pacifique équatorial. Même si la probabilité que ce phénomène réchauffant se produise est estimée à 80 % d'ici la fin de l'été, les experts de la NOAANOAA et de l'Organisation météorologique mondiale restent prudents : en 2011, 2013, et 2017, tous prévoyaient le retour d'El Niño, et celui-ci ne s'est finalement pas produit. Certains modèles climatiques prévoient un « super El Niño », mais le Met Office précise qu'après trois La Niña aussi marqués, « il y a une incertitude considérable sur la magnitudemagnitude de l'événement El Niño attendu ».