Dans le monde, 169 réacteurs nucléaires sont définitivement à l’arrêt. Trois cents supplémentaires seront mis à la retraire dans les 20 années à venir. Autant de sites à déconstruire. Comme c’est déjà le cas de celui de Creys-Malville. Récemment, les équipes d’EDF ont procédé à l’ouverture du mythique réacteur Superphénix.


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    Lorsqu'un réacteur nucléaire arrive en fin de vie, il ne peut pas simplement être détruit. Il doit être littéralement déconstruit. Une opération menée en plusieurs étapes bien définies sous la responsabilité d'EDF. Ainsi en France, neuf réacteurs nucléaires sont en cours de déconstruction. Parmi eux, le mythique Superphénix, le plus grand réacteur à neutrons rapides au monde. Également le plus grand réacteur en démantèlement. Les opérations sont en cours depuis 2006 et devraient s'achever dans les années 2030.

    Une première phase de déconstruction - après celle de déchargement du combustiblecombustible et de démantèlement de la partie non nucléaire de - a été dédiée, entre 2007 et 2017, à l'élimination du risque sodiumsodium. Il s'agissait de détruire le sodium utilisé pendant le fonctionnement du réacteur. Jalon technique incontournable avant d'engager les opérations d'ouverture de la cuve et de découpe de ses composants. 

    Il y a un peu plus d'un an, l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a justement autorisé le début de la phase 2 des opérations visant à démanteler la cuve du réacteur. Le 16 juillet 2019, c'est ainsi une étape industrielle majeure qui est franchie. Le premier des trois bouchons obstruant la cuve, une pièce de quelque 188 tonnes, a été extrait. Le « bouchon couvercle cœur » comme le nomme les spécialistes. Lorsque Superphénix fonctionnait encore, il servait à manipuler les éléments radioactifs à l'intérieur de la cuve.

    Le démantèlement de Superphénix. © EDF

    L’ouverture de la cuve du réacteur

    Plus récemment, le 4 septembre 2019, c'est le deuxième bouchon qui a été retiré par les équipes du site EDF de Creys-Malville. Le « petit bouchon tournant », disent les experts. D'une épaisseur de 3,3 mètres, d'un diamètre de 7,1 mètres et pesant pas moins de 212 tonnes, celui-ci contribuait, auparavant, au transfert du combustible dans la cuve.

    Les deux bouchons ont été extraits à l'aide d'un pont tournant capable de soulever des charges de quelque 360 tonnes. Ils ont ensuite été emportés vers l'atelier de découpe situé dans le bâtiment réacteur. Là, c'est un robotrobot téléopéré baptisé Rodin qui aura la charge du travail afin d'assurer la sécurité des opérateurs. Puis les découpes seront convoyées vers un centre de stockage de l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifsAgence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra).

    À suivre, l'enlèvement du dernier bouchon, le « grand bouchon tournant » et enfin, le démantèlement des structures internes irradiantes du bloc réacteur, de la cuve primaire et de la cuve de sécurité.

    Au quotidien, ce ne sont pas moins de 350 personnes qui travaillent aujourd'hui sur le site nucléaire de Creys-Malville (Isère). Pour assurer que les opérations de déconstruction du réacteur se déroulent en toute sûreté, tant pour les hommes que pour l'environnement. Leur objectif : rendre un site assaini, disponible pour une nouvelle utilisation industrielle. Pourquoi pas une ferme de panneaux photovoltaïques au sol de 13 hectares ?

    Sujet réalisé en partenariat avec EDF.