Dans son rapport annuel consacré à l'environnement, Google annonce que d'ici la fin de l'année, l'entreprise utilisera 100 % d'énergies renouvelables que ce soit pour alimenter ses services ou ses bureaux. L’essentiel de cette production verte provient de l’éolien.

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    Google, et sa galaxiegalaxie de services en ligne, représente une puissance de calcul colossale qui suppose une consommation d'énergieénergie tout aussi énorme. Chaque année, le géant californien fait un point sur ses efforts en matièrematière de durabilitédurabilité environnementale et en particulier de neutralité carbonecarbone. Dans son rapport 2017, Google annonce qu'il aura basculé sur 100 % d'énergies renouvelables d'ici la fin de l'année, aussi bien pour alimenter ses centres de donnéescentres de données que ses bureaux.

    En 2007, l'entreprise s'est engagée à la neutralité carbone et dit avoir respecté cet objectif chaque année grâce à trois leviers.

    Tout d'abord, ses ingénieurs ont œuvré à optimiser les datacenters (14 répartis à travers le monde) de manière à les rendre de moins en moins énergivores. GoogleGoogle annonce qu'actuellement, ses centres de données consomment 50 % moins d'énergie qu'une installation classique.

    Cette infographie fournie par Google montre la part des énergies renouvelables utilisées par les principales entreprises et administrations mondiales. On constate que Google a misé massivement sur l’énergie éolienne. © Google, Bloomberg

    Cette infographie fournie par Google montre la part des énergies renouvelables utilisées par les principales entreprises et administrations mondiales. On constate que Google a misé massivement sur l’énergie éolienne. © Google, Bloomberg

    Google se proclame premier acheteur d'énergie renouvelable au monde

    En deuxième lieu, l'entreprise achète de l'énergie renouvelable en grands volumesvolumes via des contrats de longue duréedurée qui représentent aujourd'hui 2,6 gigawatts. Google se proclame ainsi « premier acheteur d'énergie renouvelable au monde ». L'essentiel de cette énergie renouvelable provient de fermes éoliennes situées pour la plupart aux États-Unis et en Europe du Nord (Danemark, Suède, Norvège, Pays-Bas). Le reste provient d'installations photovoltaïques, notamment au Chili.

    Le troisième levier consiste à pratiquer la compensation carbone pour les émissionsémissions de gaz à effet de serre qui ne sont pas éliminées. Pour cela, Google investit dans des programmes de gaz d'enfouissement et le biogaz à partir des déchetsdéchets d'animaux. Une part qui ira en diminuant avec le recours exclusif aux énergies renouvelables.

    Google indique que ses émissions brutes de gaz à effet de serre en 2016 se montaient à 2,9 millions de tonnées métriques d'équivalent de dioxyde de carbonedioxyde de carbone qui ont été totalement compensées.


    Google veut stocker les énergies renouvelables… avec du sel !

    Article initial de Marc ZaffagniMarc Zaffagni, paru le 02/08/2017

    Le laboratoire de recherche et développement d'Alphabet (maison mère de Google), planche sur un système de stockage des énergies renouvelables qui pourrait remplacer les solutions avec batteries lithium-ionbatteries lithium-ion. Baptisé Malta, celui-ci repose sur du sel et de l'antigel.

    Actuellement, le recours aux énergies renouvelables pour alimenter les réseaux électriques implique une problématique de taille : le décalage entre les moments où la nature permet de collecter l'énergie à partir du soleilsoleil ou du ventvent et les besoins quotidiens des usagers à des périodes qui ne sont pas en phase avec la production. Cette situation induit un gaspillage conséquent faute de pouvoir stocker cette énergie de façon abordable et durable pour la restituer au moment voulu (voir « Le saviez-vous ? » ci-dessous).

    Les solutions de stockage des énergies renouvelables existent, notamment sur des batteries lithium-ion. Tesla fait partie des acteurs présents sur ce créneau avec ses systèmes Powerpack (entreprises et collectivités) et Powerwall (particuliers). Récemment, la société dirigée par Elon MuskElon Musk a annoncé qu'elle allait installer en Australie-Méridionale un système de stockage sur batteries lithium-ion d'une capacité de 100 mégawatts qui sera connecté à des fermes éoliennes. Mais un concurrent inattendu pourrait surgir dans les prochaines années...

    Un schéma représentant le système de stockage d’énergies renouvelables du projet Malta d’Alphabet. Deux réservoirs contiennent du sel (<em>Hot Salt Storage</em>, en anglais sur le schéma) qui est chauffé tandis que les deux autres renferment de l’antigel refroidi (<em>Cold Liquid Storage</em>) par des flux d’air. Ces derniers sont ensuite envoyés vers une pompe à chaleur (<em>Heat Pump</em>) afin de produire de l’électricité pour alimenter le réseau. © X

    Un schéma représentant le système de stockage d’énergies renouvelables du projet Malta d’Alphabet. Deux réservoirs contiennent du sel (Hot Salt Storage, en anglais sur le schéma) qui est chauffé tandis que les deux autres renferment de l’antigel refroidi (Cold Liquid Storage) par des flux d’air. Ces derniers sont ensuite envoyés vers une pompe à chaleur (Heat Pump) afin de produire de l’électricité pour alimenter le réseau. © X

    Du sel chauffé et de l’antigel refroidi

    En effet, dans le secret de son laboratoire de recherche et développement nommé « X », Alphabet (maison mère de Google) travaille sur une alternative qui promet d'être plus efficace et moins coûteuse que la technologie lithium-ion. Baptisé Malta, ce projet, décrit dans un article publié par Bloomberg, repose sur l'usage de sel et d'antigel pour stocker l'énergie et la restituer. Selon ses concepteurs, ce système peut non seulement conserver l'énergie plus longtemps mais aussi être financièrement compétitif face aux usines hydroélectriques et aux autres solutions de stockage des énergies propres.

    Il se présente sous la forme d'une centrale électrique composée de quatre réservoirs reliés par des tuyaux à une pompe à chaleurpompe à chaleur (voir schéma ci-dessus). Deux réservoirs sont emplis de sel tandis que les deux autres contiennent un antigel ou un hydrocarburehydrocarbure liquideliquide. L'électricité, d'origine solaire ou éolienne, arrive dans le circuit et sert à créer deux flux d'airair : l'un chaud, l'autre froid. Le premier chauffe le sel tandis que le second refroidit l'antigel. L'énergie est alors stockée pour une durée variant de plusieurs heures à plusieurs jours, selon le niveau d'isolationisolation des réservoirs.

    Le saviez-vous ?

    Selon les chiffres d’une étude réalisée par Bloomberg New Energy Finance, au cours du premier semestre 2017, l’État de Californie (États-Unis) a perdu l’équivalent de 300.000 mégawatts d’électricité produits via des panneaux solaires et des fermes éoliennes car il ne pouvait pas la stocker. En 2015, l’Allemagne a perdu 4 % de l’énergie éolienne produite. En Chine, ce pourcentage s’élève à 17 %.

    L’avenir du projet Malta d’Alphabet n’est pas encore clair

    Pour restituer l'énergie, le processus est inversé. Les flux d'air (chaud et froid) sont dirigés vers une turbine qui va produire de l'électricité injectée à la demande dans le réseau. Pour le moment, le dispositif développé par Google est un prototype qui n'a pas encore été testé en conditions réelles sur un réseau électriqueréseau électrique. Selon les ingénieurs du laboratoire X, ce système de stockage pourrait être dimensionné pour desservir des grands sites industriels, des centres de données aussi bien que de petites fermes éoliennes ou photovoltaïques.

    Alphabet n'est pas le premier ni le seul à travailler sur ce concept. Bloomberg rappelle que l'Allemand SiemensSiemens est également sur les rangs. Mais les chercheurs du projet Malta ont apparemment trouvé un moyen de faire fonctionner le système à des températures inférieures, ce qui évite d'avoir à recourir à des matériaux céramiquescéramiques et des aciersaciers très coûteux.

    Pour le moment, Alphabet n'a pas encore déclaré quelles étaient ses intentions avec le projet Malta. Il est probable que le géant américain cherchera à nouer un partenariat pour réaliser des essais en conditions réelles avant de poursuivre son projet.