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Dans le Grand port maritime de Dunkerque, le terminal méthanier LNG, est le deuxième en Europe par la taille. Sa jetée peut accueillir 150 méthaniers transportant du gaz naturel liquideliquide (GNL) de tous les gabarits, depuis les plus grands (les « QMax » de 267.000 m3)) jusqu'aux navires de petite capacité (65.000 m3). Le GNL est débarqué par cinq bras articulés, jusqu'à 14.000 m3/h et stocké dans trois réservoirs isothermes de 200.000 m3 chacun. Sa capacité annuelle atteint 13 milliards de mètres cubes, soit 20 % de la consommation française et belge.
Pour la distribution, il reste à réchauffer ce liquide, maintenu à -162 °C, dans une unité de regazéification comportant dix échangeurs. Comme nous l'expliquions à la fin de la réalisation (voir les explications ci-dessous), la montée rapide en température de ce GNL est assurée, gratuitement en quelque sorte, par de l'eau tiède sortant à 20 °C de la centrale nucléaire voisine de Gravelines. Elle parvient au port méthanier par un tunnel enfoui à 40 m de profondeur. Une animation interactive permet une visite à 360 ° de cet énorme chantier, qui fut l'un des plus grands de France.
Le gaz liquide apporté par navire à Dunkerque LNG est réchauffé par l’eau de refroidissement venue de la centrale nucléaire de Gravelines par un conduit souterrain de 5 km. © EDF, YouTube
Le GNL, un bon vecteur pour transporter le gaz naturel
La réalisation de ce conduit, en partie sous-marin, n'a pas été de tout repos, surtout quand il a fallu réparer le tunneliertunnelier, alias « Joséphine la Peule », alors qu'il n'était qu'à mi-parcours. Ces péripéties ne sont plus aujourd'hui qu'un souvenir. L'installation, en effet, est désormais en exploitation, depuis le premier janvier 2017. En utilisant la chaleurchaleur de la centrale nucléaire, l'économie réalisée est, selon EDF, l'équivalent de la consommation annuelle de gaz de Dunkerque.
À l'échelle mondiale, le GNL apparaît comme une bonne source d'énergieénergie (qui ne produit pas de particules fines), le transport du méthane sous forme liquide (600 fois plus dense qu'à l'état gazeuxétat gazeux) se pratique de plus en plus. Au-delà de 3.000 km, le procédé est en effet moins coûteux qu'un gazoducgazoduc, lequel, de plus, n'est pas toujours envisageable. Reste le coût du réchauffage. L'installation Dunkerque LNG démontre qu'il est possible de trouver des solutions locales.
À Dunkerque, le gaz liquide est réchauffé grâce à un tunnel
Article publié le 17/12/2015
Le nouveau terminal méthanier Dunkerque LNG s'apprête à recevoir par bateau du gaz naturel liquéfiégaz naturel liquéfié, donc très froid, pour l'envoyer sur les réseaux de distribution français et belge sous forme gazeuse, plus chaude. Pour monter sa température de plus de 150 °C, une source de chaleur originale, et voisine, a été trouvée : les eaux tièdes de la centrale nucléaire de Gravelines. Histoire d'un tunnel écologique...
C'est à environ -165 °C qu'est transporté le gaz naturel, issu des forages et essentiellement composé de méthane. À cette température, il est liquide et bien plus dense. À massemasse égale, il occupe un volumevolume 600 fois plus faible et peut ainsi être stocké dans des cuves capables d'embarquer des navires spécialisés. Ces « méthaniers », ou LNG tankers en anglais (pour Liquid Natural Gas), transportent, typiquement, 150.000 mètres cubes de GNL (gaz naturel liquéfié). Il en existe plusieurs centaines dans le monde et les plus grands embarquent plus de 260.000 mètres cubes.
Parvenu à destination, le GNL est stocké, toujours sous forme liquide. Pour être injecté à la demande sur le réseau de distribution de gaz naturel, il doit être réchauffé rapidement pour redevenir gazeux. C'est la fonction du nouveau terminal méthanier installé à Dunkerque et qui vient d'être raccordé au réseau de transport gazier nord-européen.
Le Grand Port Maritime de Dunkerque accueille un terminal méthanier imposant. Ici, l'hôtel de ville vu du port de plaisance. © Velvet, Wikimedia Commons, CC by-sa 3.0
Une circulation d'eau à 40 m de profondeur
La température du gaz sortant de l'installation sera de -4 °C. Comme l'explique la vidéo ci-dessus, la chaleur n'est pas produite sur place mais récupérée dans la centrale nucléaire de Gravelines, voisine de 5 km. Très simplement, de l'eau tiède, sortant à 20 °C de la centrale, circule entre les deux installations par des conduits installés à 40 m de profondeur. Le principe évite à la fois les rejets d'eau chaude par la centrale et la dépense d'énergie pour réchauffer le GNL.
Il a toutefois fallu creuser un tunnel avec une grande précision. L'aventure a tourné au cauchemar en avril 2014 quand la roue de creusement de « Joséphine la Peule », c'est-à-dire le tunnelier, a cassé après 2,7 km, soit juste un peu plus que la mi-parcours. Son sauvetage fut l'occasion d'une première mondiale avec le creusement d'une galerie secondaire qui a permis de remonter Joséphine pour la réparer avant de la remettre au travail.