Les modèles climatiques sont de plus en plus précis. Mais ils ne pourront pas rendre compte de la réalité de l’évolution de notre climat tant qu’ils n’intègreront pas cette pièce maîtresse qui leur manque aujourd’hui. Pour cela, les scientifiques auront besoin de financements nouveaux et plus adaptés.
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Prévoir les évolutions de notre climat en fonction du niveau de dioxyde de carbone (CO2)) dans notre atmosphère est crucial. Les prévoir avec le maximum de précision nous aidera à lutter plus efficacement contre le changement climatique et à mieux nous adapter. Mais une équipe de chercheurs nous alerte aujourd'hui. Il manque au puzzle de la plupart des modèles climatiques, une pièce maîtresse.
Le dégel du pergélisol en pièce manquante du puzzle du climat
« Ce qui arrive au carbonecarbone dans le pergélisol - cette partie du sol normalement gelé en permanence et qui renferme deux fois plus de carbone que notre atmosphère - est l'une des plus grandes inconnues de notre climat futur », explique Christina Schaedel, auteure principale du rapport publié dans la revue Nature et chercheur au Woodwell Climate Research Center (États-Unis). Parce que les scientifiques ne disposent pas des ressources nécessaires pour le décrire avec suffisamment de précision.
Les chercheurs notent d'ailleurs que les deux modèles - sur les onze retenus dans le dernier rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climatGroupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) - qui tiennent compte du cycle du carbonecycle du carbone dans le pergélisol utilisent des approximations qui ne traduisent pas ce qui se passe réellement sur place. Déjà, des processus de dégel brutal à l'origine de la formation de lacs vont à l'encontre de ces approximations. Ces processus pourraient pourtant avoir un impact non négligeable sur le climat mondial.
Des financements à trop court terme pour améliorer les modèles d’évolution du climat
Ce que les chercheurs pointent du doigt, ce sont les financements de la recherche. Selon eux, leurs allocations à court terme, surtout, ne sont pas adaptées à la situation. « Notre compréhension de la manière dont le pergélisol fond et émet du carbone s'est déjà considérablement améliorée au cours des 15 dernières années, reconnaissent les scientifiques. Il reste à financer des modèles du système terrestre pour représenter le dégel du pergélisol. Pour garantir que les objectifs climatiques critiques et les budgets carbone soient basés sur les meilleures connaissances scientifiques dont nous disposons. »