Avec l’arrivée du printemps, les petites bêtes commencent à ressortir et venir tourner autour des arbres fruitiers déjà en fleurs. Connaissez-vous les pièges à phéromones comme lutte biologique ?

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Poiriers, pommiers, cerisiers et bien d’autres arbres fruitiers sont envahis dès les premiers jours du mois d’avril par des insectes néfastes pour la vie de l’arbre et les récoltes. Pourquoi mettre des pièges à phéromones, pour lutter contre quels insectes et comment ça marche ?

Pourquoi poser un piège à phéromones ?

Ce type de piège provoque une confusion sexuelle, c’est-à-dire que les mâles sont attirés par les hormones sexuelles femelles de synthèse placées dans le piège et sont ainsi capturés. Cela neutralise donc certaines espèces d’insectes, évite ainsi la surproduction d’insectes parasites et la récolte de fruits véreux. C’est un moyen de lutte biologique qui n’utilise pas de produits chimiques et reste facile à mettre en place.

Le saviez-vous ?

Ces pièges à phéromones existent aussi pour les légumes du potager et les arbres d’ornement. Ils capturent les noctuelles, les piérides, les mouches qui envahissent les carottes, poireaux, tomates, choux et autres poireaux, de mars à septembre. Pour le jardin d’ornement, la mineuse du marronnier ou la pyrale du buis sont aussi capturées avec des pièges à phéromones.

Comment fonctionne un piège à phéromones ?

Posés de fin avril à mai, ces pièges englués libèrent une substance très proche des phéromones femelles et vont attirer les mâles. Une fois sortis de leur emballage, mettez-les en place et portez des gants pour tenir la capsule de phéromones. Ils ont souvent une forme de maisonnette avec un toit qui protège les phéromones des intempéries. Ces pièges sont constitués d’une plaque gluante à l’intérieur et d’appâts. Une fois posés sur les pièges, les insectes sont capturés. Ces pièges vont donc limiter l’accouplement et la présence de parasites. Chaque phéromone est propre à l’espèce, donc attention lors de l’achat du piège.

Très facile à poser, il suffit d’y accrocher un lien afin de les fixer à une branche. Pour connaître le nombre de pièges à installer dans votre verger, lisez la notice. En général, un seul piège libère des phéromones sur plusieurs mètres. Tous les jours, observez le piège pour voir combien et quel type d’insectes vous avez attrapé. De cette opération dépendra le traitement ou non face à l’ampleur de l’invasion. Lisez bien la notice avant d’utiliser le piège pour respecter son utilisation, son emplacement et sa durée de vie, entre quelques semaines et quelques mois.

À savoir : chaque piège est fourni avec des phéromones en rapport avec les insectes nuisibles à attraper. De ce fait, ils ne sont pas dangereux pour les insectes auxiliaires ou butineurs qui pourraient passer à côté, sauf à venir se coller les ailes sur les bandes de glu.

Pomme véreuse, attaquée par le carpocapse. © guitou60, Adobe Stock
Pomme véreuse, attaquée par le carpocapse. © guitou60, Adobe Stock

Piège à phéromones, pour lutter contre quels insectes ?

Beaucoup d’insectes concernés par ce type de piège envahissent les arbres fruitiers au verger et peuvent réduire à néant des récoltes. Petit tour d’horizon des incontournables :

  • les noctuelles : papillons ravageurs qui pondent des œufs sur les jeunes feuilles. Les chenilles vont se nourrir de feuilles, fleurs, jeunes fruits et bourgeons. L’avortement des fruits est observé et les récoltes compromises ;
  • les mouches : piqueuses de fruits, elles y déposent des œufs sous la peau de la mi-mai à juillet. Les larves mangent la chair des fruits qui deviennent véreux ;
  • les carpocapses : papillons qui sortent au printemps pour venir pondre dans le fruit. Les larves mangent la chair en creusant des galeries ;
  • les tordeuses : papillons qui pondent des larves qui vont se nourrir de la chair des fruits. Les chenilles vont se cacher dans l’écorce ou dans le sol.