Les châteaux de la Loire s’étirent sur 280 km, de Sully-sur-Loire (près d’Orléans) à Chalonnes-sur-Loire (près d’Angers), dans une région habitée depuis la nuit des temps : le Val de Loire aujourd’hui classé au patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco. Un Val de Loire dont les frontières s’ajustent au gré des anciennes provinces (Anjou, Touraine, Orléanais, Maine, Berry), jusqu’à mordre sur les Pays de la Loire. Ainsi, sur cette portion du plus long fleuve de France, ils seraient près de 300 châteaux à ponctuer ses rives : une dizaine de châteaux royaux, une vingtaine de châteaux nobiliaires de première importance historique ou architecturale ; et tous les autres châteaux nobiliaires.

C’est en Val de Loire que le pouvoir royal se tint du XVe au XVIe siècle. Les têtes couronnées s'y plaisaient, de Charles VI, Charles VII, Louis XI, Charles VIII, Louis XII, François 1er, Henri II, aux illustres femmes, Anne de Bretagne, Catherine de Médicis, Diane de Poitiers. Durant la guerre de Cent Ans, la Loire fut la ligne défensive naturelle entre les royaumes de France et d’Angleterre (globalement tout l'ouest de la France, du nord au sud) et le théâtre de rivalités opposant les dynasties des Plantagenêt et des Valois. 

Pour une grande part, ces châteaux ont été bâtis au Moyen Âge, sur d'anciennes forteresses ou places fortes, en position dominante sur un éperon rocheux. Fortement remaniés au fil des événements historiques, ils marient plusieurs styles et leur allure actuelle s'est à peu près figée au retour de la campagne d’Italie conduite par le roi François 1er. Un roi, mécène, désireux de réunir une cour d’artistes et d’intellectuels savants. La Renaissance qui s’est installée en Italie depuis un siècle, va impulser ici en Val de Loire, une nouvelle esthétique à l'unisson des grandes découvertes. Le style Renaissance amorcera le style classique, à la « François Mansard ».

Les châteaux de la Loire sont des livres d’histoire à lire au travers de leur architecture, ils signent la fin de l’époque médiévale et amorcent l’époque moderne. Les mœurs s’adoucissent, les jardins clos du Moyen Âge s’ouvrent largement, se parent de volières, d’orangeries et de folies, la cour se féminise. Et François 1er aura cette belle phrase : « Une cour sans femme est un jardin sans fleurs ».