Depuis plus de dix ans, le Cirad développe dans les pays du sud une pratique culturale dite Semis direct sur couverture végétale. La semence est placée directement dans le sol qui n'est pas travaillé. Seul un petit sillon ou un trou est ouvert, de profondeur et largeur suffisantes, avec des outils spécialement conçus à cet effet. La couverture morte ou vivante, de pailles, herbes et résidus de cultures, sert de protection et maintient l'humidité nécessaire aux semis.

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    Couverture végétale pratique du semis direct

    Couverture végétale pratique du semis direct

    Le principe du semis direct était déjà utilisé par les agriculteurs de l'Égypte ancienne et les Incas dans les Andes d'Amérique du Sud. Ils se servaient d'un bâton pour faire un simple trou dans le sol où la graine était placée à la main et recouverte au pied. Dans l'agriculture moderne des pays du Nord, c'est aux États-Unis que les premières tentatives de semis direct sans aucune préparation du sol ont vu le jour, dès la fin des années 1940, en réaction à l'érosion éolienne catastrophique des grandes plaines : le "Dust Bowl".

    Plus récemment, au début des années 1990, la nouvelle et la plus importante expansion du semis direct s'est faite dans les cerrados (savanes) du Brésil. Lucien Séguy et Serge Bouzinac (unité propre de recherches Couverts permanents du Cirad) ont participé aux travaux de recherches et essais menés dans cette région. En Amérique Latine, à ce jour, les surfaces occupées par ces techniques durables et favorisant la biodiversité, dépassent les 16 millions d'hectares. Sur le continent africain, au Mali et à Madagascar, le semis direct sur couverture végétale permanente (Scv) est utilisé sur les nombreuses plantations familiales pour résister à la sécheressesécheresse comme aux inondationsinondations.

    En France, des agriculteurs céréaliers d'Indre et Loire pratiquent avec succès le semis direct depuis plus de vingt ans, dans les plaines inondables, pour le maïsmaïs ou sur les plateaux arides de la région, pour le bléblé, colza et sorgho. En lien avec les chercheurs du Cirad et l'Institut d'Economie rurale malien, l'association Afdi Touraine (Agriculteurs français et développement international) intervient au Sud-Mali, sur les zones cotonnières menacées par l'érosion et la sécheresse, pour former les agriculteurs au semis direct et à l'utilisation de nouveaux semoirs motorisés.

    Des ateliers sont régulièrement organisés sur le territoire français. Des scientifiques internationaux dont l'équipe de l'Upr Couverts permanents du Cirad, présenteront les expériences conduites dans diverses régions du monde où 70 millions d'hectares sont concernés par le semis direct et les pratiques agroécologiques.