Le robot, mécanisme automatique pouvant se substituer à l’Homme et ayant parfois un aspect humain, peut paraître bénéfique ou terrifiant. Isaac Asimov avait édicté les trois lois de la robotique afin de calmer les craintes de l’Homme ordinaire envers la « machine ». Découvrez leur origine, leurs limites et leur pertinence dans la société actuelle.
Hormis leur valeur littéraire, les lois de la robotique ont suscité de nombreuses réflexions dans le monde scientifique, généralement pour souligner leur inadéquation. Asimov connaissait nombre de scientifiques de l'époque et plus particulièrement Norbert Wiener et John von Neumann, ainsi que leurs travaux et leurs engagements politiques.
Wiener était résolument opposé à l'arme nucléaire et refusa de participer au projet Manhattan, alors que von Neumann fut un collaborateur actif du complexe militaro-industriel américain. Isaac Asimov, quant à lui, évita de justesse sa participation aux essais nucléaires de 1946 dans les atolls de Bikini. Si Asimov était fier de ses lois de la robotique, c'est qu'elles représentaient pour lui un code moral et déontologique, établi non seulement pour les robots et leurs créateurs, mais aussi et surtout pour tous les scientifiques.
À l'heure où la robotique militaire est en plein essor, où les drones armés se généralisent et deviennent inévitablement de plus en plus autonomes, les trois lois de la robotique rappellent aux scientifiques et plus généralement aux citoyens leurs responsabilités. Nous touchons ici aux fondements mêmes des lois de la robotique. Les robots militaires tueurs ne peuvent pas, par définition, être conformes à la première loi. Dans ce contexte, seule une réflexion éthique, individuelle et collective, replaçant l'Homme au centre des préoccupations, permettra d'éviter à cette jeune pousse prometteuse qu'est la robotique un développement aveugle. En ce sens, les trois lois d'Asimov gardent toute leur pertinence.