Découvrez l'évolution historique et technique de la robotique, depuis les premiers automates jusqu'aux humanoïdes autonomes, en passant par les animats.
Des premiers automates aux robots humanoïdes autonomes, la robotique s'est inspirée de la nature, apportant, avec ses technologies, des considérations éthiques. Quels sont les enjeux de la robotique de demain ?
L'Homme et la robotique : le nouveau Prométhée ?
Au XVIIIe siècle, Voltaire, ébloui par les automates de Jacques de Vaucanson, compara le savant à Prométhée tant il « semblait, de la nature imitant les ressorts, prendre le feu des cieux pour animer les corps ». Les machines illustraient en effet de façon spectaculaire l'objectif déclaré de Vaucanson, qui cherchait « une reproduction de moyens en vue d'obtenir l'intelligence expérimentale d'un mécanisme biologique ».
Ainsi, trois siècles plus tard, l'inspiration biomimétique anime à nouveau les concepteurs de systèmes artificiels. Cependant, plutôt que de voler le feu céleste, ceux-ci préfèrent s'inspirer des astuces que la nature a découvertes au cours de l'évolution, afin que leurs créatures deviennent, non pas aussi intelligentes que l'être humain, mais aussi adaptatives que le plus simple des systèmes vivants.
Les enjeux de la robotique de demain
D'une part, ces créatures vont permettre d'accéder aux mécanismes qui concourent à la survie des animaux en se dotant de modèles physiques confrontés aux mêmes situations que celles que ces animaux rencontrent. D'autre part, ces robots adaptatifs et autonomes pourront être utiles dans des situations où un agent artificiel doit assurer sa « survie » ou accomplir sa mission sans l'aide d'un humain, et dans un milieu imprévisible.

Cependant, la robotique d'aujourd'hui est-elle pérenne, alors qu'elle est dépendante d'une autonomie énergétique déficiente et d'une machinerie nécessitant une maintenance extrêmement spécialisée ? Tant que les chercheurs ne respecteront pas davantage quelques principes naturels fondamentaux, en construisant leurs robots avec le moins de matériaux possible, en les rendant entièrement recyclables, en les dotant de moyens minimaux d'autoréparation et de production de leur propre énergie -- vœux pour l'instant utopiques, j'en conviens -- la bioinspiration restera une démarche passablement anecdotique.