Le massacre d'Oradour-sur-Glane a eu lieu le 10 juin 1944, durant la seconde guerre mondiale. Au total, 642 personnes ont péri dans le drame. Il s’agit du plus grand massacre de civils perpétré par l’armée allemande sur le sol français.


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    Le 10 juin 1944, alors que le débarquement vient d'avoir lieu en Normandie, les Allemands font marche arrière et tentent de combattre les forces françaises. Pour surprendre les résistants, les SS exécutent froidement des populations entières, comme ils en ont pris l'habitude sur le front de l'Est.

    Un détachement appartenant à la Panzerdivision SS « Das Reich » pénètre en début d'après-midi dans le modeste et paisible village d'Oradour-sur-Glane, situé dans le Limousin. La veille, ils viennent de pendre 99 otages à Tulle, ville voisine, en représailles aux attaques des maquisards qui veulent ralentir leur progression vers la Normandie. Dès lors, la division SS somme l'ensemble de la population de se réunir sur le champ de foire sous le prétexte d'un simple contrôle d'identité. Elle va chercher également des habitants des hameaux voisins. Sur place, les troupes divisent les habitants en deux groupes : d'un côté, les hommes âgés de plus de 14 ans ; de l'autre, les femmes et les enfants.

    Et Oradour-sur-Glane devint village-martyr

    Le groupe comprenant les femmes et les enfants est enfermé dans l'église du village. Les soldats allemands y déposent des explosifs avant de sortir, mitraillent l'édifice et y mettent le feu. Les hommes sont, quant à eux, séparés et conduits dans les diverses granges d'Oradour-sur-Glane. Ils sont abattus en quelques secondes par des mitrailleuses. Les bâtiments sont incendiés pour que les corps ne soient pas reconnus. Avant de repartir, les SS font encore le tour du bourg pour trouver toutes les personnes n'ayant pu se rendre sur la grande place. Les Allemands tuent au total 642 victimes innocentes à Oradour-sur-Glane. Peu d'habitants ont survécu au massacre.

    La barbarie nazie est passée par le village d'Oradour-sur-Glane. © Arno Gisinger, <em>Wikimedia Commons</em>, CC by-sa 3.0 de l'image
    La barbarie nazie est passée par le village d'Oradour-sur-Glane. © Arno Gisinger, Wikimedia Commons, CC by-sa 3.0 de l'image

    Le massacre d'Oradour-sur-Glane, tout un village à reconstruire

    La rue principale menant à la place du Champ-de-Foire, est parsemée de plaques commémoratives sur les maisons signalant les différents lieux de la barbarie mais aussi ce qu'il reste de l'Hôtel des postes, de l'école primaire, de l'ancienne église Saint-Martin. Les quelques carcasses de voituresvoitures et les intérieurs des maisons calcinés sont des témoins silencieux.

    Carcasse d'une Peugeot 202. ©Davdavlhu, <em>Wikimedia Commons</em>, CC by-sa 4.0
    Carcasse d'une Peugeot 202. ©Davdavlhu, Wikimedia Commons, CC by-sa 4.0

    Le village d'Oradour-sur-Glane aujourd'hui

    Les ruines du village ont été préservés afin que soit maintenue la mémoire du massacre de sa population. En mai 1946, le village d'Oradour-sur-Glane a été classé Monuments historiques, posant un problème pour sa conservation en l'état. Afin que la végétation ne reprenne pas le dessus et ne recouvre les lieux, il a fallu consolider les bâtiments et stabiliser les chaussées avec des résines afin de les rendre imputrescibles ou inaltérables.

    La petite bourgade d'Oradour-sur-Glane s'est depuis reconstruite à une centaine de mètres. Elle dispose aujourd'hui d'un Centre de la Mémoire où sont rassemblés, entre autres, les quelques objets ayant résisté aux flammes, pour que le massacre ne soit pas oublié. Le traumatisme de l'insoutenable barbarie nazie, durant la seconde guerre mondiale, s'est transmis aux générations qui se sont succédé depuis. En 1991, ce village, dont les habitants portaient une sorte de deuil permanent, a entrepris de planter des arbresarbres dans sa rue principale.

    À savoir

    Le Centre de la Mémoire et l'Association des familles des martyrs d'Oradour ont entrepris depuis 2014 de retrouver le visage des disparus et de les graver sur des carreaux de porcelaine : 532 ont pu être ainsi retrouvés après 4 ans de longues investigations auprès des descendants et des archives départementales. La quête se poursuit.