au sommaire
Il y a dix ans, en 2007, la société GoogleGoogle et la fondation X Prize ont mis sur pied le Google Lunar X Prize. Il s'agit d'une course d'engins spatiaux vers la Lune ayant plusieurs objectifs distincts susceptibles de permettre aux trois premiers de se partager trente millions de dollars. Cette course n'engage pas des Hommes mais des rovers ; six équipes sont encore en lice, dont l'allemande Part-Time-Scientists (ce qui signifie littéralement « les scientifiques à temps partiel »)), avec Audi comme principal partenaire.
Le véhicule robotisé de l'équipe a été baptisé Audi Lunar Quattro. Il est en développement depuis 2008. L'arrivée d'Audi comme partenaire a évidemment renforcé le projet et augmenté significativement ses chances de succès. « Audi soutient le groupe de 35 ingénieurs en partageant son savoir-faire dans de nombreux domaines techniques », nous explique Clément Lefèvre, le porteporte-parole de la marque. « En particulier dans les domaines de compétence ConstructionConstruction allégée et Électromobilité ainsi que pour la transmission intégrale permanente et la conduite autonome. »
Autre exemple : le véhicule a été testé dans la chambre de simulation solaire Audi, pour voir comment l'Audi Lunar Quattro réagit à des conditions similaires à celles régnant sur la Lune, où la température varie de +105 °C à -160 °C. L'objectif ? « S'assurer de la résistancerésistance des composants du rover, notamment sa batterie, à cet écart de température ».
L'Audi Lunar Quattro doit permettre à Audi d'explorer de nouvelles voies technologiques et d'en apprendre beaucoup sur la façon dont se comportent les composants automobiles dans des conditions extrêmes. © Audi, Part-Time-Scientists
Un rover doté d'une batterie e-tron
Cette Audi Lunar Quattro ne ressemble évidemment en rien aux Audi qui roulent sur Terre, si ce n'est qu'elle embarque un certain nombre de savoir-faire de la marque aux quatre anneaux entrecroisés. Le véhicule est doté d'une batterie e-tron ; il est capable d'avancer de manière autonome et a été conçu avec un savant mélange de matériaux pour alléger la structure, une « priorité, comme pour toutes les missions spatiales ». Ainsi, l'utilisation de métauxmétaux légers, tels « que le titane et l'aluminium pour la structure », a notamment permis de réduire son poids à 30 kg, contre 38 kg pour les premiers prototypes.
Ce rover est doté de quatre roues motrices, « de forme très spécifique pour s'adapter aux contraintes de la poussière et du terrain lunaire sur lequel il évoluera ». Ces roues sont imprimées en 3D (fabrication additive), ce qui participe aussi à l'allégement du véhicule. Chacune de ces roues utilisera un « moteur électrique pour une meilleure traction », ce qui permettra au rover d'atteindre une vitesse maximale de 3,6 kilomètres par heure. L'énergieénergie nécessaire au véhicule, elle, sera produite par un « panneau solaire orientable qui transmettra le rayonnement solairerayonnement solaire à une batterie lithium-ionbatterie lithium-ion, qui alimentera alors les quatre moteurs électriques situés sur les moyeux des roues ».
Les roues du rover lunaire d'Audi seront fabriquées par impression 3D et de forme inédite. © Audi, Part-Time-Scientists
Cette Audi ira sur la Lune à bord de l'atterrisseur Alina
Outre le système de locomotion adapté au sol très accidenté de la Lune, à l'avant du véhicule, se trouvent trois caméras pour s'orienter : deux stéréoscopiques « qui prennent des photos à 360° et en 3D » et une réservée à des fins scientifiques qui « permettra d'examiner les matériaux rencontrés ».
Le lancement de l'Audi Lunar Quattro à destination de la Lune « pourrait avoir lieu à la fin de l'année au moyen d'un lanceurlanceur indien ou de l'américain SpaceXSpaceX ». Il rejoindra la Lune à bord de l'atterrisseur Alina, capable de transporter quelque 100 kilogrammeskilogrammes de charge utile. Dit autrement, il reste de la place à bord d'Alina ; celle-ci pourrait soit être occupée par un second rover, soit commercialisée auprès d'autres partenaires commerciaux ou institutionnels qui pourraient embarquer leur propre charge utile. Alina se posera dans la zone équatoriale, à proximité du rover de la mission Apollo 17.