La génération Z, née entre 1997 et 2010, souffre d'une mauvaise réputation en entreprise. Trop peu investis, trop exigeants... les jeunes n'auraient pas le sens du travail. C'est oublier qu'ils sont parmi les tranches de population les plus engagées dans un contexte social et environnemental sans précédent, rappelle un récent sondage.
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Les jeunes sont très préoccupés par les enjeux écologiques. Cet intérêt se traduit notamment dans les critères qu'ils jugent prioritaires lors de la recherche d'un emploi. Un quart des millennials et des membres de la génération Z interrogés dans le cadre de la dernière édition du « Gen Z and Millennial Survey » de Deloitte disent s'être déjà renseignés sur l'impact et les politiques environnementales d'une entreprise avant d'y postuler. Plus généralement, 70 % des jeunes actifs disent qu'ils accordent de l'importance au fait que les entreprises se mobilisent face au changement climatique.
Partir ou combattre ?
Dans ce sens, ils ont un profil bien plus engagé que leurs aînés. Ils se distinguent également d'eux par leur désir de vouloir être utiles à la société. Pas question, pour eux, d'exercer une profession qui va à l'encontre de leur système de valeurs. C'est pourquoi 20 % des représentants de la génération Z et 19 % des millennials ont déjà pris la décision de changer d'emploi ou de secteur d'activité en raison de préoccupations environnementales. D'autres prévoient de le faire à l'avenir pour éviter un potentiel conflit éthique environnemental au travail.
Si certains jeunes changent de travail pour être plus alignés avec leurs convictions personnelles, d'autres préfèrent agir de l'intérieur. Près de la moitié des membres de la génération Z (54 %) et des millennials (48 %) confient que leurs collègues et eux-mêmes font pression sur leur employeur pour qu'il prenne des mesures pour lutter contre les changements climatiques et leurs répercussions. Cette tendance ne cesse de prendre de l'ampleur depuis 2022 : à l'époque, 48 % des Z et 43 % des millennials disaient en faire autant.
La pression d'une génération engagée
Ces jeunes sont ce que Gaëtan Brisepierre, sociologue indépendant et expert de la transition énergétique et écologique, appelle des « écotafeurs ». Ce néologisme désigne des employés qui tentent d'encourager leur entreprise de prendre la voie de la transition écologique. Une chose est sûre : les jeunes actifs interrogés par Deloitte regorgent d'idées pour y arriver. Ils aimeraient, par exemple, que les employeurs proposent à leurs salariés des formations pour les aider à adopter des comportements plus écologiques dans leur vie quotidienne, ou encore qu'ils repensent leurs bureaux en cohérence avec les enjeux climatiques.
L'attente que les jeunes générations font peser sur les entreprises pour qu'elles agissent positivement sur le changement climatique est (presque) à la mesure de l'urgence à laquelle nous sommes confrontés. Si des efforts sont encore nécessaires de la part des dirigeants, les jeunes actifs interrogés ont globalement l'impression que leur employeur prend la mesure de la gravitégravité de la situation. 59% des membres de la génération Z et 58% des millennials affirment que leur patron adopte une démarche de lutte contre le réchauffement climatique. Des chiffres encourageants.
*L’édition 2024 du "Gen Z and Millennial Survey" de Deloitte a été réalisée auprès de 14.468 membres de la génération Z et de 8 373 millennials (22 841 répondants au total), provenant de 44 pays. Cette enquête a été réalisée au moyen de questionnaires en ligne que les participants devaient remplir eux-mêmes.