Un test ultrarapide repère et identifie un virus en une minute alors qu'il faut aujourd'hui compter en jours voire en semaines. Déjà bien au point, il pourrait être commercialisé l'an prochain.

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    A peine l'extrait biologique a-t-il été installé dans l'appareil que le résultat apparaît sur l'écran, sous forme de raies caractéristiques. En les comparant à une base de donnéesbase de données en ligne déjà en cours de réalisation, le technicien pourra non seulement détecter la présence d'un virus, mais aussi l'identifier s'il s'agit d'un germegerme déjà connu, comme celui de la grippegrippe, le HIV (le virus du SidaSida), le RSV (Respiratory Syncytial Virus, virus respiratoire syncytial) ou le H5N1H5N1 (grippe aviairegrippe aviaire).

    A quelle invention révolutionnaire doit-on cette avancée ? A une méthode mise au point... en 1928. L'exaltation Raman de surface, ou spectroscopie Raman, ou SERS (Surface-Enhanced Raman Spectroscopy), consiste à éclairer l'échantillon avec une lumière visible, ou en UVUV ou encore en proche infrarouge (ce qui est le cas ici). La lumière diffusée par l'échantillon est alors décalée en fréquence (c'est l'effet Raman ou diffusiondiffusion Raman), une modification intimement liée à l'état des atomesatomes et particulièrement à leurs liaisons au sein de moléculesmolécules.

    Largement utilisée pour l'analyse chimique, la spectroscopie Raman ne convient pas à l'analyse d'un virus car le signal rendu est trop faible. Des scientifiques de l'Université de Géorgie ont eu une drôle d'idée pour surmonter ce problème : ajouter à l'échantillon posé sur sa plaque de verre des nanobâtonnets d'argentargent, des structures microscopiques issues des nanotechnlogies.

    Identification par les gènes

    A condition de les disposer soigneusement , en les alignant précisément à 86° par rapport à la lumière incidente, l'effet Raman est considérablement amplifié. Selon les auteurs, la précision est telle que la méthode parvient à détecter la présence d'un seul virus ! Mieux encore, la réponse dépend de la composition de l'ADNADN ou de l'ARNARN du virus, si bien que la méthode pourrait distinguer différentes variantes du même virus et même repérer des virus portant certaines mutations.

    Avec des nanobâtonnets d'argent (<em>nanorods</em>) judicieusement orientés par rapport à la lumière servant à l'analyse (ici de l'infrarouge), la classique spectroscopie Raman peut détecter des virus. Crédit : S. Shanmukh, L. Jones, J. Driskell, Y. Zhao, R. Dluhy et R. A. Tripp

    Avec des nanobâtonnets d'argent (nanorods) judicieusement orientés par rapport à la lumière servant à l'analyse (ici de l'infrarouge), la classique spectroscopie Raman peut détecter des virus. Crédit : S. Shanmukh, L. Jones, J. Driskell, Y. Zhao, R. Dluhy et R. A. Tripp

    La rapiditérapidité de cette méthode est bien plus qu'une économie de temps. Actuellement, on traque un virus dans un organisme en cherchant les antigènesantigènes produits pour les combattre. En trouver ne signifie pas que le virus est encore présent car ces antigènes perdurent longtemps dans l'organisme. En cas de test positif, il faut le confirmer en prouvant la présence du virus, ce que l'on fait à l'aide de la PCR (Polymerase Chain ReactionPolymerase Chain Reaction), une méthode bien connue mais qui peut prendre de quelques jours à deux semaines.

    Pour couronner le tout, ce test peut être mis en œuvre avec un matériel bon marché. Il faut juste se procurer ces nanobâtonnets d'argent... que les chercheurs espèrent commencer à produire l'an prochain au sein d'une entreprise créée avec l'aide de l'université.