Une femme du Néolithique a été trouvée au sein de ce qui semble être un cimetière dédié aux hommes. Les objets qui l'accompagnent semblent indiquer que l'identité sexuelle des personnes à cette époque était complexe.


au sommaire


    Les tombes préhistoriques recèlent bien des indices quant aux sociétés humaines qui ont précédé les nôtres. Le cimetière datant du Néolithique découvert à Fleury-sur-Orne, en Normandie, vient de livrer une découverte importante quant à la complexité du concept d'identité des personnes à cette période. En effet, plusieurs tumulus datant du Néolithique sont présents dans le Bassin parisien et contiennent les squelettes d'hommes et de femmes, en proportions similaires.

    Une femme pour incarner la masculinité ?

    Or, une équipe de recherche a récemment publié les résultats d'analyses ADNADN de quatorze personnes enterrées au niveau du tumulus de Fleury-sur-Orne (Calvados) dans le journal PNAS. Parmi celles-ci, treize étaient des hommes et une seule était une femme. De plus, les flèches disposées dans la tombe de cette femme étaient traditionnellement associées aux hommes.

    Des répliques de têtes de flèche et d'autres artefacts présents dans les tombes ont été réalisées. Ces derniers sont caractéristiques des chasseurs dans la culture locale à cette période. © Pascal Radigue, CC by-sa 4.0
    Des répliques de têtes de flèche et d'autres artefacts présents dans les tombes ont été réalisées. Ces derniers sont caractéristiques des chasseurs dans la culture locale à cette période. © Pascal Radigue, CC by-sa 4.0

    S'il est impossible d'affirmer que cette femme était considérée comme une chasseuse, elle incarnait toutefois probablement la masculinité. Une auteure de l'étude indique en effet que « ces artefacts de genre masculin la placent au-delà de son identité sexuelle biologique ». Le droit à l'inhumation dans ce tumulus gigantesque devait donc être restreint aux personnes incarnant le sexe masculin.

    Il est possible que cette femme ait également été d'un haut rang social, ce qui aurait pu contribuer à son inhumation sur ce site probablement prestigieux. Cependant, des analyses isotopiques qui renseigneraient sur le régime alimentaire de cette femme ainsi que sur son origine géographique, sont à effectuer afin de tester cette hypothèse.

    Le cimetière néolithique de Fleury-sur-Orne a été découvert par des photographies aériennes dans les années 1960. L'Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) y mène depuis 2014 une importante « fouille de sauvetage ». © Pascal Radigue, CC by 4.0
    Le cimetière néolithique de Fleury-sur-Orne a été découvert par des photographies aériennes dans les années 1960. L'Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) y mène depuis 2014 une importante « fouille de sauvetage ». © Pascal Radigue, CC by 4.0

     

    patreon 2 / résumé


    Soutenez votre média scientifique indépendant : découvrez nos formules d'abonnements !

    4 bonnes raisons de s’abonner à Futura sur Patreon :

    1. Un site sans aucune publicité à partir de 3,29 euros par mois.
    2. C’est sans engagement.
    3. Des accès à des contenus prioritaires, en avant-première, rien que pour vous.
    4. Vous soutenez notre activité de la meilleure manière possible. Une réelle motivation pour nous !

    Je m'abonne à Futura sur Patreon

    Découvrez l'univers Futura sur Patreon !