Depuis sa découverte en 1968 et jusqu'à peu, un soldat dont la tombe a été découverte en Finlande était considéré comme étant une femme à la carrure imposante. L'analyse d'ADN ancien montre que la situation est plus complexe et inattendue que cela.


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    La tombe remonte au début de l'époque médiévale dans cette région, soit entre 1050 et 1300. Les restes intacts comprennent des fragments de fémurfémur très dégradés et la tombe contenait aussi des bijoux associés généralement aux femmes. De plus, deux épées étaient également présentes dans la tombe, dont l'une avec une garde en bronze qui était souvent attribuée aux hommes.

    Un caryotype avec une prévalence de 1/576

    Une étude parue dans le European Journal of Archaeology rapporte les résultats d'analyses ADNADN effectuées sur les fragments osseux de l'individu afin d'en déterminer le sexe chromosomique.

    Le caryotype du soldat ressemblait à celui de personnes XXY

    L'équipe de recherche a ainsi déterminé que le caryotypecaryotype du soldat ressemblait à celui de personnes XXY, atteintes du syndromesyndrome de Klinefelter (la prévalenceprévalence serait de 1 garçon sur 576). Les individus ont une apparence masculine et l'atteinte par ce syndrome peut passer inaperçue. Cependant, il peut entraîner l'atrophieatrophie des organes génitaux mâles, une stérilité et une croissance mammaire. Certaines personnes se considèrent également psychologiquement plus sensibles et timides.

    Le caryotype d'un individu atteint du syndrome de Klinefelter présente la plupart du temps un chromosome sexuel X surnuméraire, soit 47 chromosomes au total. © Valdes Socin et al, 2019
    Le caryotype d'un individu atteint du syndrome de Klinefelter présente la plupart du temps un chromosome sexuel X surnuméraire, soit 47 chromosomes au total. © Valdes Socin et al, 2019

    La complexité du genre

    Les auteurs expliquent que les personnes aujourd'hui atteintes du syndrome de Klinefelter se sentent souvent physiquement plus « féminines » que les hommes XY, notamment en raison des attentes actuelles spécifiques à un sexe ou un genre. Il est cependant difficile de savoir comment se définissait la personne inhumée dans la Finlande médiévale mais au vu des attributs de la tombe, il est possible qu'une dissociation entre sexe chromosomique et genre existait déjà à cette époque.