Les noyaux d’hélium produits par radioactivité alpha sont très efficaces pour tuer des cellules cancéreuses. Ils le sont malheureusement aussi pour tuer les cellules saines, ce qui a jusqu’ici posé problème pour lutter contre les cancers. On apprend comment contourner l'obstacle grâce aux nanotechnologies : en utilisant des nanoparticules d’or.

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    Maria Sklodowska Curie (7 novembre 1867 à Varsovie, Pologne ─ 4 juillet 1934 à Sancellemoz, France) était une physicienne polonaise naturalisée française. © The Nobel Foundation, 1911

    Maria Sklodowska Curie (7 novembre 1867 à Varsovie, Pologne ─ 4 juillet 1934 à Sancellemoz, France) était une physicienne polonaise naturalisée française. © The Nobel Foundation, 1911

    L'article que viennent de publier des chercheurs de l'University of Missouri dans Plos One aurait certainement fait plaisir à Marie Curie. La célèbre physicienne a en effet été une pionnière dans l'utilisation de la radioactivité en médecine. Il s'agit en l'occurrence d'une nouvelle technique de radiothérapie basée sur l'emploi des rayons alpha, c'est-à-dire des noyaux d'hélium émis par des noyaux radioactifs.

    D'ordinaire, ce sont plutôt des rayons bêtabêta (des électrons), et des photons X ou gamma que les cancérologuescancérologues utilisent pour détruire des cellules cancéreuses. Ils utilisent aussi des faisceaux de protons accélérés pour faire de la protonthérapie. Les rayons alpha sont très efficaces contre les tumeurstumeurs mais ils endommagent tout aussi sérieusement les tissus sains, de sorte que le remède peut être pire que le mal. De plus, les substances radioactives émettrices de rayons alpha ont tendance à se diffuser facilement dans l'organisme.

    Toutefois, dans le cas d'un petit nombre de cancerscancers, des succès basés sur l'utilisation des rayons alpha ont parfois été obtenus. On peut citer le cas du chlorure de radiumradium 223. Cette substance radioactive se fixe en effet dans les os et permet donc de traiter des tumeurs associées à ces tissus.

    Ce schéma montre la structure en couches des nanoparticules recouvertes d'or (en jaune) employées en radiothérapie. Au cœur (en vert) se trouve un composé contenant de l'actinium radioactif produisant des particules alpha (rayons &#945;). © <em>Plos One</em>

    Ce schéma montre la structure en couches des nanoparticules recouvertes d'or (en jaune) employées en radiothérapie. Au cœur (en vert) se trouve un composé contenant de l'actinium radioactif produisant des particules alpha (rayons α). © Plos One

    La nanomédecine contre le cancer

    Pour étendre la panoplie des traitements contre les cancers avec des émetteurs alpha, les chercheurs ont eu l'idée d'utiliser les nanotechnologiesnanotechnologies. Depuis quelque temps déjà des nanoparticules d'or sont employées pour détruire des tumeurs. L'or possède une bonne biocompatibilité. Certains anticorpsanticorps recouvrant des nanoparticulesnanoparticules faites avec ce métalmétal permettent à ces nano-objets de cibler les cellules cancéreuses et d'y délivrer des substances curatives.

    Les chercheurs ont eu l'idée d'utiliser cette stratégie du cheval de Troiecheval de Troie pour faire pénétrer des nanosources de rayons alpha dans les cellules malades. Il suffisait de placer au cœur des nanoparticules d'or des substances contenant des noyaux d'actiniumactinium radioactifs. 

    Les premiers résultats obtenus sont encourageants. Ray Kurzweil et d'autres transhumanistes, adeptes d'une science pour améliorer les caractéristiques physiquesphysiques et mentales de l'Homme, devraient se réjouir de ces avancées, eux qui attendent monts et merveilles de la nanomédecine et des nanotechnologies, comme de mythiques respirocytes.