Malgré les progrès de la science, les chercheurs sont encore loin de ressusciter des espèces disparues, qu'elles soient animales ou végétales. En revanche, une société américaine espère en synthétiser les molécules odorantes. De quoi imaginer un parfum aux effluves d'antan !
[EN VIDÉO] La plus grande fleur du monde est aussi celle qui sent le plus mauvais L’Arum titan, aussi baptisée « phallus de titan », n’est pas seulement la plus grande fleur du monde, c’est aussi celle qui a le parfum le plus nauséabond. En voici un superbe spécimen, planté au Gustavus Adolphus College (Minnesota, États-Unis) et poussant en time-lapse durant cette vidéo.
« Nous ne ressusciterons pas les plantes disparues. Mais nous espérons, en ramenant leurs parfums, réussir à sensibiliser le monde à la question de la perte de la biodiversité », raconte Angelina Agapakis, directrice de la création chez Ginkgo Bioworks. Cette société américaine, basée à Boston, a mis au point une sorte de brasserie à ADN, une installation de génie génétique grâce à laquelle des fragments d'ADN de plantes éteintes sont insérés dans des levures, afin d'en extraire ensuite les fragrances et en tirer un parfum qui pourrait être baptisé Extinction.
Première étape pour les ingénieurs de Ginkgo, une visite de l'herbier de l'université de Harvard dans lequel sont préservés plus de cinq millions de plantes différentes. Parmi elles : Nesiota elliptica, aussi connu sous le nom d'olivier parfumé de Sainte-Hélène et qui a disparu de la surface de la Terre en 2003.
Retrouver les fragrances dans l’ADN ancien
Pour extraire les gènes codant pour les terpènes -- des molécules d'hydrocarbures aux propriétés odoriférantes très utilisées en parfumerie -- contenus dans cette plante, des échantillons ont été confiés à un spécialiste du séquençage d'ADN ancien. L'opération est en cours.
Mais même si ce projet permet de ramener à la vie des molécules disparues, les ingénieurs de Ginkgo Bioworks conviennent que le résultat ne sera pas forcément le reflet fidèle des fragrances de l'olivier de Sainte-Hélène. Car le parfum d'une plante ne se résume pas à celui que pourraient lui donner les terpènes. Il résulte en général d'une combinaison de molécules, plus difficile à recréer.