Dans une gourde conservée par une famille italienne se trouveraient des traces de sang attribuées à Louis XVI et qui auraient été obtenues juste après son exécution. Une analyse génétique confirme cette possibilité sans apporter de preuves formelles. Ira-t-on vérifier de nouveau l’ADN du cœur d’enfant conservé à saint-Denis, en région parisienne et attribué au fils du roi décapité ?

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    L'urne contenant le cœur attribué à Louis XVII, fils de Louis XVI et conservée à la basilique de Saint-Denis (Seine Saint-Denis). © Pierre-Emmanuel Malissin et Frédéric Valdes/licence CC

    L'urne contenant le cœur attribué à Louis XVII, fils de Louis XVI et conservée à la basilique de Saint-Denis (Seine Saint-Denis). © Pierre-Emmanuel Malissin et Frédéric Valdes/licence CC

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    « Maximilien Bourdaloue le 21 janvier de cette année imbiba son mouchoir dans le sang de Louis XVI après sa décollation » : c'est l'inscription gravée sur une calebasse que conservait une famille italienne de Bologne. L'histoire familiale racontait que cette gourde de 23 cm avait contenu un mouchoir taché de sang. Pour en avoir le cœur net, les propriétaires - qui gardent l'anonymat - ont confié leur trésor à l'université de Bologne. L'objet a abouti chez des chercheurs en médecine légalemédecine légale et en anthropologie, qui ont fait équipe avec le laboratoire de l'Espagnol Carles Laluela-Fox, à l'université de Barcelone, connu pour avoir participé au décryptage du génome de l'Homme de Neandertal.

    Les taches noires au fond de la calebasse sont bien des restes de sang humain, affirment aujourd'hui les scientifiques dans une publication parue dans la revue Forensic Science International Genetics, spécialisée en génétiquegénétique appliquée à la médecine légale.

    Un peu de sang aurait été prélevé à l’aide d’un mouchoir juste après la décapitation de Louis XVI. © Quapan - Licence Creative Commons (by-nc-sa 2.0)

    Un peu de sang aurait été prélevé à l’aide d’un mouchoir juste après la décapitation de Louis XVI. © Quapan - Licence Creative Commons (by-nc-sa 2.0)

    Bon sang ne saurait mentir

    Les analyses (pratiquées indépendamment par deux laboratoires) ont retrouvé quelques fragments d'ADNADN, mitochondriaux (présents dans les mitochondriesmitochondries) et nucléaires (issus des chromosomeschromosomes de la personne dans le noyau des cellules). Parmi ces derniers figure un morceau de chromosome Y : le propriétaire du sang était un homme. Les chercheurs ont retrouvé des fragments caractéristiques (marqueurs STR) correspondant à deux haplotypeshaplotypes connus, N1b et G2a. L'un des gènesgènes retrouvés, HERC2, montre que le « sujet était hétérozygotehétérozygote, ce qui est compatible avec les yeuxyeux bleus » dit la publication scientifique. Louis XVI avait les yeux bleus...

    Après la tête d'Henri IV authentifiée, le sang de Louis XVI ? Les arguments sont encore trop minces pour avoir la certitude qu'il s'agit bien du sang royal récupéré au pied de la guillotine qui lui a tranché la tête le 21 janvier 1793. Pour les chercheurs, il faudrait analyser l'ADN de son fils, Louis XVII, l'enfant mort à 10 ans en prison. Une urne funéraire, conservée à la basilique de Saint-Denis (au nord de Paris), contient un cœur attribué à Louis XVII, une hypothèse confirmée par des tests ADN et par l'étude historique de Philippe Delorme.