La Chine vient de réussir le lancement d'un nouveau satellite de relais pour soutenir les futures missions du programme lunaire Chang'e. C'est pour nous l'occasion de rappeler les trois prochaines missions robotiques qui seront lancées d'ici la fin de la décennie.


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    Dans le domaine de l'exploration lunaire, la Nasa concentre ses efforts sur les missions habitées du programme Artemis, alors que la Chine poursuit une série d'objectifs ambitieux dans l'exploration robotiquerobotique de la Lune. Hier, elle a lancé avec succès Queqiao-2, un deuxième satellite relais crucial pour ses futures missions robotiques qui se situeront sur la face cachée de la Lune et au pôle Sud. Deux petits satellites expérimentaux Tiandu-1 et Tiandu-2 ont également été lancés. Ils voleront en formation autour de la Lune et mèneront des essais pour évaluer et préparer de nouvelles façons de communiquer et de naviguer autour de la Lune en vue d'une future constellation lunaire chinoise.

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    Pesant 1 200 kilos et équipé d'une antenne parabolique de 4,2 mètres, Queqiao-2 circulera sur une orbite elliptique pour maintenir les communications entre la Terre, la face cachée de la Lune et les missions lunaires chinoises Chang'e. Ce satellite utilisera diverses bandes de fréquencesbandes de fréquences pour ces communications ; il est conçu pour une durée de vie minimale de huit ans. Il prendra le « relais » du satellite Queqiao précédent, toujours opérationnel, et aujourd'hui situé au point de Lagrange L2point de Lagrange L2 du système Terre-Lune, à quelque 70 000 kilomètres. Il a été lancé et mis en service en 2018 pour supporter et faciliter la mission Chang’e 4 qui avait réussi le premier alunissage sur la face cachée de la Lune.

    Des échantillons récupérés sur la face cachée

    Queqiao-2 sera particulièrement utilisé pour relayer les données entre la Terre et Chang'e 6, qui devrait atterrir dans le cratère ApolloApollo, situé dans l'hémisphère Sudhémisphère Sud, mais côté face cachée. Il sera donc installé sur une orbite qui lui permettra d'avoir à portée du regard à la fois Chang'e 6 et la Terre. Cette mission, dont le lancement est prévu en mai 2024, vise à ramener des échantillons lunaires. Ses objectifs sont de récupérer près de deux kilogrammeskilogrammes de matièrematière lunaire dont l'analyse pourrait fournir de nouvelles informations sur les raisons pour lesquelles les deux hémisphères lunaires diffèrent et révéler des indices sur l'histoire du système Terre-Lune. Ce ne sera pas la première mission de retour d'échantillons lunaires de la Chine. En 2020, elle avait rapporté sur Terre environ 1 730 kilogrammes de matériaux lunaires, au terme d'une mission complexe rondement menée en seulement 23 jours et mettant en jeu quatre engins spatiaux.

    Outre ses fonctions de relais de communication, Queqiao-2 embarque plusieurs instruments scientifiques en vue de la mission Chang'e 7 à venir en 2026, dont une caméra ultraviolette extrême et des dispositifs d'interférométrieinterférométrie.

    Un atterrissage de précision sur le pic de lumière quasi éternelle de Shackleton

    Chang'e 7 a pour objectif de réaliser un atterrissage précis sur le pic de lumièrelumière quasi perpétuelle du cratère Shackleton situé au pôle Sud de la Lune. Ce site est réputé pour bénéficier d'une exposition presque constante à la lumière du soleilsoleil, contrairement à l'intérieur du cratère qui demeure plongé dans l'obscurité. Les scientifiques s'intéressent particulièrement à cette région, car les zones ombragées du cratère pourraient abriter de la glace d'eau, tandis que les crêtes en perpétuelle lumière solaire offrent un emplacement idéal pour l'implantation d'infrastructures de production d'électricité.

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    Ce site stratégique a été identifié comme un choix privilégié par la Nasa et l'Agence spatiale chinoise en raison de ses caractéristiques uniques. En effet, ce pic de lumière est également considéré comme un site candidat d'atterrissage pour la mission habitée Artemis III de la Nasa, au cours de laquelle deux astronautesastronautes américains fouleront le sol lunaire plus de 50 ans après la mission Apollo 17 (1972).

    Tester et démontrer la faisabilité d'utiliser les ressources naturelles de la Lune

    Quant à Chang'e 8, toujours à destination du pôle Sud lunaire, il s'agit d'une mission qui comptera une plateforme d'atterrissage avec 10 instruments et un roverrover avec quatre instruments avec comme particularité qu'elle testera et démontrera des technologies d'utilisation des ressources lunaires présentes sur le site, ainsi que le test d'un écosystèmeécosystème terrestre fermé dans cet environnement lunaire.

    La mission Chang'e 8 est prévue quelques années après Chang'e 7. Son site d'atterrissage et d'exploration sera choisi parmi plusieurs candidats dont Leibnitz Beta, les cratères Amundsen et Cabeus et une crête située entre les cratères Shackleton et de-Gerlache. Cette dernière est une région très éclairée, également choisie par la Nasa comme une zone d'atterrissage potentielle pour Artemis III.