Ces derniers jours, l’Inde a fait l’actualité avec son formidable exploit technologique en devenant la quatrième nation à se poser sur la Lune après les États-Unis, l’ex-URSS et la Chine. Avant l’Europe. Ce succès questionne sur les ambitions futures de l’Inde dans le domaine de l’exploration. On vous dit ce que l’on sait en quelques lignes.


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    Deux semaines après l'atterrissage de ChandrayaanChandrayaan-3 sur la Lune le 23 août, la mission a été mise en veille pendant une période de quinze jours, correspondant à la durée de la nuit lunaire sur le site. Malgré l'absence de conception spécifique pour résister au froid extrême de la nuit lunaire, avec des températures pouvant chuter jusqu'à -190 °C, les chances de survie de l'atterrisseur et du rover sont faibles, bien que les responsables du programme espèrent que les deux engins spatiaux pourront redémarrer aux premières lueurs du Soleil retrouvé.

    D'un point de vue scientifique, la mission Chandrayaan-3 doit être considérée comme modeste en matière de contribution à notre connaissance de la Lune, elle a néanmoins révélé des données intéressantes, notamment la présence de sulfuresulfure, d'oxygèneoxygène et de titanetitane à la surface de cette région lunaire, ainsi que des températures plus élevées que prévu par les scientifiques.

    Mieux que l’Europe

    A contrario, il convient de saluer la prouesse technologique de Chandrayaan-3, qui s'est posée avec succès sur le site choisi, faisant de l'Inde la quatrième nation, après l'ex-URSS, les États-Unis, la Chine - et avant les Européens - à réussir un alunissage. Avec cette mission, l'Inde a démontré son savoir-faire et là où elle pourrait s'améliorer pour une autonomieautonomie accrue. Il faut savoir que la NasaNasa et l'ESAESA ont fourni un soutien logistique à la mission, du lancement à son atterrissage, grâce aux antennes de leurs réseaux de l'espace lointain.

    Ce succès intervient après l'échec de la mission Luna-25 des Russes qui s'est écrasée contre la surface de la Lune le 19 août et près de quatre ans après l'échec de l'alunissage de la mission précédente, Chandrayaan-2. Sans surprise, ce succès questionne sur les ambitions de l’agence spatiale indienne (Isro) quant à la suite de ses ambitions lunaires, notamment la possibilité d'une mission Chandrayaan-4.

    Soleil, Vénus, la Lune et Mars

    En ce qui concerne les futurs objectifs spatiaux de l'Inde, il est clair que Chandrayaan-3 ne marque pas la fin de ses ambitions lunaires. L'Isro a récemment déclaré son intention de se tourner vers VénusVénus, le Soleil et retourner sur Mars après l'orbiter Mangalyaan en 2013. En ce qui concerne la Lune, l'Inde a plusieurs projets ambitieux dont la mission Lupex (Lunar Polar Exploration Mission) prévue pour atterrir au pôle Sud dans les trois à quatre prochaines années. Cette mission est réalisée en partenariat avec le Japon, qui fournira un rover. Quant aux projets à l'étude, aux calendriers très incertains, citons une mission de retour d'échantillons et une mission axée sur l'héliumhélium-3.

    Des missions habitées sur la Lune

    Enfin, en tant que signataire des accords Artemis avec la Nasa, l'Inde affiche de grandes ambitions dans le programme Artemis dont l'objectif est de construire une base au pôle Sud et de soutenir la présence humaine durable sur la Lune. Dans ce cadre, l'Inde pourrait fournir des éléments d'infrastructures et envoyer ses propres astronautesastronautes séjourner sur la Lune. Le voyage de la Terre au GatewayGateway serait effectué à bord du véhicule indien Gaganyaan que l'Inde développe et dont le premier vol habité autour de la Terre est prévu pour 2025.