Autour de cette minuscule étoile gravitent sept planètes de la taille de la Terre. Toutes sont différentes, plusieurs se trouvent dans la zone habitable et pourraient être riches en eau. Le système planétaire de Trappist-1 est aujourd’hui un merveilleux site d’observation pour étudier des atmosphères et des effets de serre dans des conditions variées.

En 2015, la mission belge Trappist (Transiting Planets and Planetesimals Small Telescope), installée sur deux sites, au Chili et au Maroc, découvrait une petite étoile entourée de sept exoplanètes telluriques, c’est-à-dire rocheuses. Ce système planétaire est passionnant car il est exceptionnel, pas trop loin de nous (39 années-lumière) et parce que trois de ces planètes se trouvent dans la zone dite habitable. Autrement dit, ni trop proches ni trop éloignées de leur étoile, elles pourraient, pour peu qu’elles aient une atmosphère, porter de l’eau liquide à leur surface.

Même si ces planètes sont de dimensions comparables à la Terre, l’environnement doit y être très différent. L’étoile, baptisée Trappist-1, est en effet une « naine ultrafroide ». Minuscule, elle est juste un peu plus grande que Jupiter. Sa masse n’est que de 8 % de celle du Soleil et sa luminosité bien plus faible, avec une dominante rouge. Si trois planètes sont considérées comme habitables, c’est parce que ce système est lui aussi tout petit. Trappist-h, la plus éloignée, n’est située qu’à 9,27 millions de kilomètres de l’étoile, alors que Mercure tourne autour du Soleil à une distance variant de 46 à 70 millions de kilomètres.

Un système planétaire diversifié

Par ailleurs, Trappist-1, comme les étoiles naines, est assez colérique et probablement généreuse en tempêtes ainsi qu'en rayonnements UV et X. Les planètes les plus proches d’elles sont donc exposées depuis longtemps à un vent stellaire important. L’âge de l’astre étant estimé à plus de 7 milliards d’années, il est probable que leurs atmosphères (éventuelles) aient fini par être intégralement soufflées. Les deux planètes les plus proches de l’étoile, si elles ont initialement été riches en eau, l’ont probablement perdue.

En revanche, d’après des modélisations, les trois planètes situées la zone habitable (Trappist-1 e, f et g) sont suffisamment éloignées pour que leurs atmosphères, si elles existent, aient résisté et que de l’eau ait pu y subsister. Mais les conditions en surface dépendent beaucoup de l’effet de serre qui a pu s’y maintenir. Et cela nous l'ignorons à l'heure actuelle (septembre 2018). La distance relativement faible de ce système laisse espérer que la prochaine génération d’instruments pourra détecter et étudier ces atmosphères. Nous aurons alors un joli terrain pour étudier plusieurs planètes soumises à des conditions différentes.

© ESO