Le 28 novembre 2007, l'Esa a rendu public, lors de conférences à Paris, un premier bilan de la mission Venus Express. Nous en avons hier présenté les résultats les plus spectaculaires. Voici, en détails et en vidéos, des informations plus précises sur ce premier bilan.

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    L'évolution de la pression avec l'altitude sur Terre (bleu) et Vénus (échelle logarithmique en abscisse). Crédit: Esa, SPICAV/SOIR teams

    L'évolution de la pression avec l'altitude sur Terre (bleu) et Vénus (échelle logarithmique en abscisse). Crédit: Esa, SPICAV/SOIR teams

    Comme nous l'avons indiqué à la fin du précédent article, le magnétomètre MAG à bord de Venus ExpressVenus Express a détecté dans l'ionosphère de VénusVénus des modes d'ondes électromagnétiques polarisées circulairement assez particuliers, que l'on appelle des "whistler mode". D'après les chercheurs, il s'agit d'une indication de l'occurrence de brusques décharges électriques dans la haute atmosphèreatmosphère de Vénus : des éclairséclairs !

    Si l'on se retrouvait à la surface de la planète, on devrait donc assister parfois au spectacle suivant  :

    Crédits : Esa (Animation C. Carreau)

    La surprise de la structure thermique de l'atmosphère de Vénus

    Jean-Loup Bertaux, du Service d'Aéronomie du CNRS, Ann Carine Vandaele, de l'Institut d'Aéronomie Spatiale Belge et leurs collègues, ont fait une découverte inattendue en étudiant la structure de l'atmosphère de Vénus du côté nuit.

    En bleu le profil thermique de l'atmosphère de la Terre et en vert celui auquel on s'attendait. Crédit : Esa, SPICAV/SOIR <em>teams</em>

    En bleu le profil thermique de l'atmosphère de la Terre et en vert celui auquel on s'attendait. Crédit : Esa, SPICAV/SOIR teams

    La surprise est venue de l'analyse de la cryosphèrecryosphère à une altitude d'une centaine de kilomètres environ, une zone normalement très froide si on la compare aux plus de 400 °C qui règnent à la surface de Vénus.

    En vert, la structure thermique prédite en haute altitude sur Vénus, en rouge et noir, celle qui a été effectivement observée. Une zone plus chaude que prévue existe donc dans la cryosphère de Vénus. Crédit : Esa, SPICAV/SOIR <em>teams</em>

    En vert, la structure thermique prédite en haute altitude sur Vénus, en rouge et noir, celle qui a été effectivement observée. Une zone plus chaude que prévue existe donc dans la cryosphère de Vénus. Crédit : Esa, SPICAV/SOIR teams

    Comme le montre le schéma ci-dessus, il existe une zone complexe plus chaude que prédit par le modèle Vira à l'intérieur de la cryosphère. Le décalage entre le modèle et les observations varie d'entre 30 et 70 °C, avec un pic à une altitude de 100 km !

    Une planète sans bouclier magnétique

    Crédit: Esa.

    Crédit: Esa.

    En utilisant le magnétomètre MAG, et l'analyseur ASPERA-4, la structure du champ magnétique autour de Vénus et la composition des ions dans le plasma de sa magnétosphèremagnétosphère induite ont été déterminées. Les grandes lignes de celles-ci sont indiquées sur la figure ci-dessus. L'interaction entre le vent solairevent solaire et l'atmosphère de Vénus est donc mieux comprise.

    L'impact du vent solaire avec ses protons chargés positivement directement sur l'atmosphère de Vénus. Crédit : Avant plan: Esa /ASPERA-4 et MAG <em>team</em>; arrière plan, image d'artiste : Esa (Image C. Carreau).

    L'impact du vent solaire avec ses protons chargés positivement directement sur l'atmosphère de Vénus. Crédit : Avant plan: Esa /ASPERA-4 et MAG team; arrière plan, image d'artiste : Esa (Image C. Carreau).

    Contrairement à la Terre, Vénus ne possède pas de champ magnétique propre capable de la protéger du vent solaire. Il se forme donc une magnétosphère induite par le fait que la planète est plongée dans le champ magnétique et le vent solaires. De plus, ce dernier interagit directement avec les moléculesmolécules et les atomesatomes de l'atmosphère de Vénus. L'Analyzer of Space Plasmas and Energetic Atoms (Aspera-4) a démontré qu'une composante majeure des ions s'échappant de l'atmosphère de Vénus était constituée d'oxygèneoxygène et d'hydrogènehydrogène mais surtout, et c'est là le point clé, qu'il y avait un rapport de deux ions d'hydrogène pour un ions d'oxygène : exactement ce à quoi on doiit s'attendre s'il s'agit bien des restes de l'eau des océans de Vénus.

    Une vue d'artiste de l'interaction du vent solaire avec l'atmosphère de Vénus. Crédits : Esa (Animation C. Carreau)

    La théorie stipulant que les anciens océans de Vénus s'étaient d'abord évaporés pour donner ensuite une atmosphère de vapeur d'eau, elle-même photodissociée par le rayonnement solairerayonnement solaire, semble donc bien se confirmer.

    Sur tous ces points, on pourra en apprendre davantage en consultant les liens ci-dessous et bien évidemment les articles scientifiques publiés dans Nature donnés en lien plus bas.

    Les conférences du 28/11/2007 au quartier général de l'Esa à Paris (fichiers PPS) :