Il arrive que certaines nuits, le ciel, plus précisément, l'atmosphère s'illumine de manière anormale. À tel point que certains racontent qu’il peut être possible de lire son journal sans allumer de lampe. Grâce à des données satellites, des chercheurs tentent aujourd’hui d’expliquer ce phénomène qui intrigue scientifiques et philosophes depuis des siècles.

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    Au cours de l'histoire, les récits relatant de mystérieuses « nuits lumineuses » -- encore appelées « soleil nocturnenocturne » en lien avec l'impression que donne le phénomène d'une lumière du jour qui apparaît en pleine nuit -- ne manquent pas. Et ce malgré la relative rareté de l'évènement. Aujourd'hui, ces clartés nocturnes ne peuvent plus guère être observées par le grand public. La faute à la généralisation de la pollution lumineuse.

    Des chercheurs de l'université York (Canada) ont analysé des données satellites pour tenter d'expliquer ce phénomène étrange qui peut gêner les astronomesastronomes dans leurs observations. Celui-ci résulte de pics de lueurs d'air (les anglo-saxons les appellent airglow) -- ou de lumières du ciel nocturne -- qui correspondent à de faibles émissions de lumière visible par l'atmosphèreatmosphère terrestre. L'apparition de tels pics serait due aux ondes de Rossby, ces mouvements ondulatoires et planétaires d'air dans la haute atmosphère.

    Sur cette image, différentes couches de lueurs de l’air telles qu’elles peuvent être observées depuis la Station spatiale internationale. Le rectangle correspond à la partie mesurée par une seule image de Windii, le satellite dont les chercheurs canadiens ont exploité les données pour arriver à leurs conclusions. © Nasa

    Sur cette image, différentes couches de lueurs de l’air telles qu’elles peuvent être observées depuis la Station spatiale internationale. Le rectangle correspond à la partie mesurée par une seule image de Windii, le satellite dont les chercheurs canadiens ont exploité les données pour arriver à leurs conclusions. © Nasa

    Un phénomène attribué aux ondes de Rossby

    Les chercheurs canadiens sont en effet parvenus à corréler les « nuits lumineuses » avec des hauts et des bas d'ondes de Rossbyondes de Rossby. Lorsque des pics d'ondes s'alignent, ils produisent, en certains points spécifiques du globe, ces phénomènes -- de 4 à 10 fois plus que lors des périodes nocturnes classiques -- qui peuvent s'étaler sur plusieurs nuits.

    Selon les données collectées par l'équipe, une « nuit lumineuse » se produirait quelque part sur Terre en moyenne sur environ 7 % des nuits. Mais son observation serait conditionnée au fait d'être placé dans un endroit isolé de toute pollution lumineusepollution lumineuse, sous un ciel dégagé et sans LuneLune. Il pourrait être possible de prévoir l'occurrence d'une « nuit lumineuse », estiment les chercheurs, en veillant continuellement les ondes de Rossby et l'alignement de leurs pics.