On attend en 2013 les comètes Panstarrs au mois de mars et surtout Ison en novembre. Un troisième astre chevelu vient de s'inviter dans le ciel. Premières images de C/2012 F6, la comète verte.

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    Les comètes sont imprévisibles, et c'est sans doute ce qui fait une partie de leur charmecharme. Même en connaissant parfaitement leur trajectoire, personne ne peut dire avec précision quelle sera leur luminositéluminosité. Une incertitude que résume parfaitement l'astronomeastronome David Levy (on lui doit la découverte de plusieurs comètes, dont celle qui s'écrasa sur Jupiter en 1994) quand il dit : « comets are like cats : they have tails, and they do precisely what they want » (les comètes sont comme les chats : elles ont une queue, et font absolument ce qu'elles veulent). Lorsque les astronomes ont commencé à planifier début janvier leurs observations cométaires pour l'année 2013, ils avaient retenu deux candidates prometteuses, Panstarrs et Ison.

    La première, C/2011 L4, a été découverte dans la nuit du 5 au 6 juin 2011 par le télescope Pan-Starrs 1 (Panoramic Survey Telescope & Rapid Response System) de 1,8 m de diamètre installé à Hawaï et chargé initialement de traquer les nouveaux astéroïdes. La comète C/2011 L4 Panstarrs (dont l'orbite suggère qu'elle est originaire du nuage d'Oort) passera au périhélie le 10 mars avec une magnitudemagnitude actuellement estimée à 1, et deviendra progressivement visible le soir dans l'hémisphère nordhémisphère nord.

    La comète C/2012 S1 Ison, découverte le 24 septembre 2012 par deux astronomes russes qui utilisaient le télescope Ison (International Scientific Optical Network), devrait être beaucoup plus lumineuse à la fin de l'année si elle résiste à son passage près du Soleil (à 1,2 million de kilomètres le 28 novembre). À ces deux belles voyageuses, il faut désormais ajouter la comète Lemmon.

    Sur ce cliché à grand champ réalisé le 9 janvier dernier la comète Lemmon présente une queue rectiligne alors qu'elle traverse les constellations de l'hémisphère sud. L'image a été faite à distance par un télescope automatisé de l'observatoire de Siding Spring en Australie, quelques jours avant qu'un feu de brousse n'endommage une partie des installations. © Rolando Ligustri

    Sur ce cliché à grand champ réalisé le 9 janvier dernier la comète Lemmon présente une queue rectiligne alors qu'elle traverse les constellations de l'hémisphère sud. L'image a été faite à distance par un télescope automatisé de l'observatoire de Siding Spring en Australie, quelques jours avant qu'un feu de brousse n'endommage une partie des installations. © Rolando Ligustri

    C/2012 F6 Lemmon, encore une comète verte

    La comète C/2012 F6 Lemmon, quant à elle, a été découverte le 23 mars 2012 par A. R. Gibbs sur des images réalisées dans le cadre du Mount Lemmon Survey, un programme de recherche d'astéroïdesastéroïdes qui utilise un télescope de 1,5 m de l'observatoire du mont Lemmon à 2.790 m d'altitude, en Arizona. La comète avait alors une magnitude de 21, mais les choses ont bien changé depuis. Fin janvier, elle était proche de 7 et pourrait atteindre 2 à la fin du mois de mars, quand la comète sera à 0,7 UAUA du SoleilSoleil (environ la distance qui sépare Vénus de notre étoileétoile). Avec une période orbitalepériode orbitale d'environ 11.000 ans, la comète Lemmon ne passe pas très souvent près du Soleil.

    C'est donc une grosse boule de glace sale qui n'a pas encore été très usée, ce qui laisse présager un dégazagedégazage massif et une belle montée en éclat que confirment les observations actuelles. Les images réalisées par différents observateurs montrent Lemmon comme une jolie comète verte dont la couleurcouleur s'explique par la fluorescence du cyanogène (C2N2) et du carbonecarbone diatomique (C2), un phénomène régulièrement observé dans les astresastres chevelus comme chez 103P/Harthley 2.

    Les observateurs de l'hémisphère nord ne seront pas les mieux placés au moment du pic de luminosité des comètes Lemmon et Panstarrs au mois de mars, mais ils pourront quand même suivre ces vagabondes au télescope quelques semaines avant et après leur passage au périhélie. Une répétition générale avant l'arrivée de la comète Ison, dont la prestation pourrait être d'une ampleur inégalée au cours du dernier trimestre de cette année 2013.