La sonde Ladee de la Nasa a terminé sa mission de six mois autour de la Lune. La Nasa l’a fait s’écraser sur la face cachée de la Lune. Malgré la faible durée de la mission, le retour scientifique est significatif. Elle a également permis de tester un nouveau système de communication par laser.

au sommaire


    À court de carburant, au terme d'une mission de six mois autour de la Lune, pendant laquelle tous les objectifs ont été atteints, la sonde Ladee de la Nasa s'est écrasée contre sa surface. En orbite autour de la Lune depuis octobre 2013, après un lancement en septembre 2013, cette sonde a passé l'essentiel de son temps à étudier l'atmosphèreatmosphère et la poussière lunaires.

    Ce crash a été plus ou moins contrôlé. Pour cette mission, il n'était pas possible de calculer un point d'impact précis. En effet, dans leurs calculs, les contrôleurs au sol devaient tenir compte de l'altitude de la sonde, de la densité de l'atmosphère lunaire, de la gravité et du carburant restant dans son réservoir. Il fallait également maximiser les observations scientifiques et éviter qu'elle tombe sur un des sites d’atterrissage des missions ApolloApollo.

    Résultat : le 11 avril, un dernier allumage de moteur abaisse la trajectoire de la sonde, qui se place sur une orbite entre un et trois kilomètres d'altitude. Sous l'effet de la gravité lunaire, et tout en poursuivant ses observations, la sonde s'est écrasée le 17 avril quelque part sur la face cachée de la Lune. Depuis cette date, la Nasa cherche le point d'impact. Elle utilise pour cela Lunar Reconnaissance Orbiter, l'autre sonde qu'elle possède en orbite autour de la Lune.

    L’une des missions de la sonde lunaire Ladee était de chercher des traces de composés hydratés sur la Lune et de mieux comprendre leur migration à partir des latitudes moyennes vers les régions polaires. © Nasa

    L’une des missions de la sonde lunaire Ladee était de chercher des traces de composés hydratés sur la Lune et de mieux comprendre leur migration à partir des latitudes moyennes vers les régions polaires. © Nasa

    L'atmosphère de la Lune mieux comprise grâce à la sonde Ladee

    Pour répondre aux besoins des scientifiques, la sonde a évolué à une très faible altitude, de 20 à 150 km. C'était la première fois qu'une sonde survolait la Lune aussi bas sur une période aussi longue. Le pilotage n'a pas été simple, notamment parce que le champ de gravité de la Lune n'est pas uniforme, mais ce fut un bonheur pour les scientifiques. Ainsi, il a été possible de mieux comprendre le halo de poussières qui entoure la Lune et les poussières en lévitation créées par des impacts de micrométéorites, ainsi que de reproduire les observations réalisées par les astronautes d'Apollo voilà plus de 40 ans, lorsqu'ils tournaient autour de la Lune.

    Sans surprise, la connaissance de l'atmosphère lunaire a progressé. C'était le principal objectif de la mission. Cette atmosphère, très différente de celle de la Terre, est si peu dense que les atomesatomes qui la composent n'entrent jamais en collision. Parce qu'elle est analogue à de nombreuses autres dans le Système solaireSystème solaire, son étude nous aide à comprendre les atmosphères qui entourent MercureMercure, les lunes d'autres planètes ou les plus grands astéroïdesastéroïdes. Dans le détail, un certain nombre de composés ont été suivis tout au long de la mission. L'analyse plus approfondie des données révélera certainement de nouveaux composés. Ainsi, l'argonargon 40, découvert lors des missions Apollo, a également été repéré par Ladee.

    Pour communiquer avec la Terre, la sonde a notamment utilisé un démonstrateurdémonstrateur de communication laserlaser qui devrait considérablement améliorer le retour de données provenant de futures missions dans l'espace lointain, dans des formats proches de la haute définition.