En juin, un lanceur Soyouz décollera du Centre spatial guyanais. Deux des principaux clients d’Arianespace, SES et la Commission européenne, ont clairement demandé que ce lancement leur soit dédié. Une situation délicate pour Arianespace, qui devra jouer de diplomatie dans le choix des satellites à lancer.

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    D'ordinaire, le principal facteur de risquefacteur de risque pour Arianespace est la disponibilité des satellites à lancer. Mais aujourd'hui, la société se trouve devant un choix cornélien. En effet, deux de ses principaux clients, SES et la Commission européenne, veulent, pour ne pas dire exigent, que le lancement SoyouzSoyouz prévu en juin leur soit affecté.

    Après le lancement de Sentinel 1, fixé au 3 avril, le calendrier prévoit quatre autres tirs d'ici à la fin de l'année, en juin, août, octobre et décembre. Pour le lancement de juin, ArianespaceArianespace a le choix de lancer les deux premiers satellites Galileo de la phase opérationnelle (FOC 1&2) ou quatre autres satellites de la constellation O3B, de la société 03B Networks dans laquelle SES a pris des parts.

    Pour Arianespace, la situation est délicate. La société européenne devra faire un choix qui fera forcément un malheureux. Pour ne rien arranger, les deux familles de satellites à lancer arriveront à peu près en même temps sur le site de lancement, de sorte qu'Arianespace ne pourra pas invoquer un retard de livraison pour justifier son choix.

    Un des quatre satellites O3B qui doivent être lancés en juin. Il est ici vu dans l'usine romaine de Thales Alenia Space, en mars 2013. © Rémy Decourt

    Un des quatre satellites O3B qui doivent être lancés en juin. Il est ici vu dans l'usine romaine de Thales Alenia Space, en mars 2013. © Rémy Decourt

    Planning chargé pour le Soyouz européen

    D'un côté du ring se trouve l'opérateur luxembourgeois qui veut sécuriser le fonctionnement de la constellation O3B, et de l'autre la Commission européenne qui fait pression sur l'Esa et l'industrie pour que six satellites Galileo soient lancés cette année. Le déploiement de la constellation est en effet très en retard sur les calendriers initiaux. Si Arianespace décide de lancer les quatre satellites O3B, il n'est pas certain qu'elle puisse mettre en orbite les six satellites de la constellation Galileoconstellation Galileo cette année. Bien que cela n'empêcherait pas la mise en route de la constellation Galileo, certains services seraient très dégradés et d'autres impossibles à mettre en œuvre.

    Pour comprendre l'empressement de SES, il faut savoir que la constellation O3B fournit actuellement des services depuis le mois de mars avec seulement quatre satellites. Or, au moins six sont nécessaires pour fournir la gamme complète des services prévus. De plus, il existe un risque bien réel qu'un des quatre satellites actuellement en orbite tombe en panne.

    En effet, les quatre satellites dont il est question aujourd'hui devaient être lancés en septembre 2013. Malheureusement, un composant défectueux avait été découvert sur au moins l'un d'eux, de sorte que leur lancement avait été annulé et celui de Gaia reporté de quelques semaines (il a finalement été lancé en décembre 2013). Renvoyé en Europe, le composant avait certes été remplacé, mais Thales Alenia Space, responsable de la constructionconstruction des satellites, a déclaré qu'il n'a pas été possible de modéliser l'évolution prévisible ou possible des composants sur les satellites en orbite. Bien que cette faiblesse ne porteporte pas atteinte à leur fonctionnement, il n'est pas possible de prévoir à quel moment une panne peut se déclarer. D'où l'empressement de SES à envoyer en orbite le plus tôt possible ces quatre satellites.