Le 15 octobre, 15 secondes après son décollage du cosmodrome de Plessetsk (Russie), un dysfonctionnement du booster du premier étage (composé de 4 moteurs) a conduit le lanceur russe Soyuz à retomber au sol d'où il a explosé.

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    C'est un lanceur de ce type qui a explosé.

    C'est un lanceur de ce type qui a explosé.

    La fuséefusée transportait le satellite automatique Photon-M1M1, qui fait appel à une capsule de la famille Photon/Bion, cette dernière embarquant 44 expériences fournies par l'ESA. Ces expériences couvraient une palette très étendue de disciplines scientifiques, parmi lesquelles la physique des fluides, la biologie, la cristallogenèse, la dosimétrie du rayonnement et l'exobiologie.

    Après une série de 75 lancements réussis, cette mission avortée marquait aussi sa 1672ème utilisation. Les statistiques le démontrent, SoyuzSoyuz reste le lanceur le plus fiable et le plus utilisé de toute l'histoire de la conquête spatiale.

    Alors qu'une enquête a immédiatement été diligentée par les autorités russes pour découvrir la chaîne des évènements qui ont conduit à l'arrêt du boosterbooster du premier étage, en pleine phase ascensionnelle, un consensus semble se dégager sur l'origine de la panne. L'explosion s'est probablement produite en raison d'une fuite de peroxyde d'hydrogèneperoxyde d'hydrogène dans un tuyau de l'un de ses moteurs.

    Toutefois, s'arrêter à cette conclusion serait simpliste et masquerait une triste réalité. Ce sont les mêmes Soyuz qui sont lancés depuis Plessetsk et BaïkonourBaïkonour. La seule différence se situe au niveau des injecteurs des moteurs du 1er étage, mais ils sont aussi fiables dans tous les cas. Hors, le cosmodrome de Baïkonour bénéficie d'une assistance civile et internationale alors que les installations de Plessetsk sont sous la responsabilité de l'Armée qui dispose d'un budget dérisoire, au regard des missions que lui imposent les autorités russes. Ses personnels, aussi qualifiés soient-ils, sont démotivés. Les ressources allouées leur permettent de moins en moins de répondre aux impératifs de sécurité et de fiabilité que requiert la mise en œuvre d'un lanceur, quel qu'il soit.

    Par Rémy DecourtRémy Decourt (Flashespace)