La Nasa étudie l'opportunité de financer une petite mission à destination de Pallas. Cet astéroïde est le troisième plus gros objet de la ceinture principale d'astéroïdes, derrière Cérès et Vesta récemment étudiés par la sonde Dawn. Comme Vesta et Cérès, Pallas est une protoplanète dont l'étude est primordiale pour remonter aux origines de la formation de la Terre et de la vie.


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    En raison de la menace qu'ils font peser sur la Terre, les astéroïdes sont un sujet de préoccupation majeur au sein des agences spatiales. Ils sont aussi d'un très grand intérêt scientifique car ces objets sont des vestiges d'une époque qui a vu naître et se former les planètes du Système solaire.

    Cela explique le nombre élevé de missions en projet, en développement ou en activité dont le but est de mieux les comprendre. D'une part pour remonter à nos origines, car on suppose que leur composition a conservé la mémoire de la composition initiale du matériau présent lorsque s'est formé le Système solaire et à partir duquel se sont formées les planètes. Mais également parce que mieux connaître leur structure et composition est très utile pour nous aider à peaufiner nos stratégies de défense contre ce type de menace, car nous avons encore une très faible compréhension des propriétés physiques de ces objets.

    C'est dans ce contexte que la Nasa réfléchit à l'opportunité de donner son feufeu vert au financement d'une mission à faible coût à destination de PallasPallas, le troisième plus gros objet de la ceinture principale. Elle rendra sa décision à la mi-avril.

    À gauche, une image de synthèse de la surface de Pallas réalisée à partir des images prises par Hubble et que l'on voit à droite. Le cercle indique la localisation de la dépression constituant peut-être les restes d'un cratère d'impact ancien. © Science
    À gauche, une image de synthèse de la surface de Pallas réalisée à partir des images prises par Hubble et que l'on voit à droite. Le cercle indique la localisation de la dépression constituant peut-être les restes d'un cratère d'impact ancien. © Science

    Si cette mission se fait, elle sera baptisée Athena et s'inscrira à la suite de DawnDawn. Lancée en septembre 2007, Dawn a terminé sa mission en novembre 2018 dans la ceinture principale d'astéroïdes où elle a rejoint et exploré Vesta, de juillet 2011 à juillet 2012, et la planète naine Cérès, de février 2015 à novembre 2018. Comme VestaVesta, Pallas est une protoplanète au congélateur, relique instructive des premiers temps de la formation du Système solaire, sur laquelle il pourrait y avoir beaucoup de chimiechimie intéressante. C'est ce que veulent croire les scientifiques qui poussent le projet. Son étude pourrait aussi nous éclairer un peu plus sur l'origine de la vie, les scientifiques supposent que l'eau et la matièrematière organique ont été apportées sur Terre par les astéroïdes.

    L'intérêt grandissant pour les objets de la ceinture principale d'astéroïdes

    Athena sera lancée en même temps que la sonde Psyché qui ira inspecter un astéroïde de la ceinture principale (16-Psyché), dont tout semble indiquer qu'il est métallique. Pour rejoindre Pallas, la sonde utilisera l'assistance gravitationnelleassistance gravitationnelle de Mars, ce qui lui permettra d'atteindre l'astéroïde seulement un an après son lancement.

    Avec un prix d'environ un dixième du coût de la mission Dawn (476 millions de dollars), ce satellite préfigure aussi une nouvelle façon d'explorer et d'étudier ces petits corps de la ceinture principale d'astéroïdes qui sont une cible idéale pour des satellites du gabarit et de la simplicité d'Athena. « Il y a tellement d'objectifs intéressants dans cette ceinture que les agences ne vont évidemment pas envoyer des missions d'un demi-milliard de dollars et plus à chacune », souligne Joseph O'Rourke, principal investigateur de la mission Athena. Compte tenu de ce petit budget, le retour sera forcément limité mais la mission en elle-même sera très complémentaire à celles de gros satellites.