À travers la mission Artemis I, tous les regards se tournent vers la méga-fusée SLS. Pourtant, le plus important est le vaisseau Orion. Cette première mission du nouveau programme lunaire de la Nasa est avant tout un test du vaisseau spatial américano-européen. Si Orion passe cette épreuve, alors il y aura des astronautes dans le prochain vol. C'est d'ailleurs lui qui court le plus de risques au cours de la mission.


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    L'existence du vaisseau OrionOrion est déjà assez ancienne. Il faut remonter à 2003 quand le président George W. Bush souhaite faire revenir les astronautes sur la Lune et lance le programme Constellation. Orion sera le taxi pour y parvenir. Quand le président Obama le stoppe, le Congrès américain conserve une enveloppe budgétaire pour développer le SLS - Space Launch System - et Orion pour, à la fois, remplacer la navette spatiale et servir les ambitions lunaires. Un premier vol test (OFT-1) a lieu en décembre 2014, en orbite terrestre, à l'instar de la mission ApolloApollo 4. Alors, pourquoi refaire un test inhabité avec Artemis I ?

    Rejoignez-nous le 3 septembre pour le lancement événement d'Artemis I. © Futura, Youtube

    Sauver les astronautes du grill

    Artemis I va tester Orion dans les conditions réelles d'une mission lunaire. Comme le précise Thomas Zurbuchen, directeur associé à la Nasa, un des objectifs de la mission est de tester le bouclier thermique d'Orion. En effet, le retour de la Lune se fera à une très grande vitesse (40.000 km/h !) et pénétrer notre atmosphèreatmosphère à plusieurs milliers de kilomètres par heure sans protection est une condamnation à mort des occupants.

    Intégration du module de service au véhicule spatial Orion. © Nasa 
    Intégration du module de service au véhicule spatial Orion. © Nasa 

    Les frottements feront monter la chaleurchaleur jusqu'à 2.800 °C, et désintégreront le vaisseau. Le bouclier thermique est indispensable et il n'a encore jamais été testé dans de telles conditions. Donc même si la qualification du SLS est un grand pari, c'est cette phase de la mission qui demeure la plus dangereuse.

    Comme autres objectifs principaux, il faut bien sûr qu'Orion assure toutes les manœuvres au cours de la mission. C'est un test important pour son module de service, fourni par l'Agence spatiale européenneAgence spatiale européenne, l'ESA. Enfin, comme dernier objectif principal, la Nasa compte bien récupérer la capsule qui devrait amerrir au large de la Californie autour du 11 octobre, une fois sa descente sous parachuteparachute terminée. La récupération est cruciale pour obtenir les données du vol. Il y a aussi toute une multitude d’objectifs secondaires pour Artemis I.

    Orion qui descend sous parachute. Il devrait amerrir au large de la Californie le 11 octobre. Pour faciliter les recherches, il est souhaité qu'il fasse jour à ce moment-là. C'est l'un des critères pour définir les fenêtres de tir. © Nasa
    Orion qui descend sous parachute. Il devrait amerrir au large de la Californie le 11 octobre. Pour faciliter les recherches, il est souhaité qu'il fasse jour à ce moment-là. C'est l'un des critères pour définir les fenêtres de tir. © Nasa