Demain, samedi 3 septembre, le SLS (Space Launch System) devrait décoller de Cap Canaveral pour la mission Artemis I, première du nouveau programme lunaire américain. Cette mission test est inhabitée. Il n’y aura aucun passager à bord du vaisseau Orion, sauf des mannequins. Quel est leur rôle ?


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    Artemis I a pour objectif de qualifier à la fois la méga-fuséefusée SLS mais aussi le vaisseau OrionOrion. Même avec l'expérience des missions ApolloApollo, les vols Artemis seront sensiblement différents. Pour mieux connaître le ressenti des astronautes, la Nasa a décidé d'installer dans le vaisseau trois mannequins équipés de nombreux capteurscapteurs. L'idée est d'utiliser les données pour protéger au mieux les astronautes dès la mission Artemis II.

    Ne manquez pas le live Futura sur le décollage du SLS le 3 septembre.

    Le commandant Moonikin Campos

    Le premier mannequin est le seul à être complet, les deux autres sont dépourvus de membres. Moonikin Campos est équipé d'une combinaison de survie (la Orion Crew Survival System suit) qui équipera les astronautes des missions Artemis pendant les phases critiques du vol dans le vaisseau Orion. Son nom a été sélectionné lors d'un concours, en mémoire de l'ingénieur américain Arturo Campos qui était en charge des systèmes électriques pour les missions Apollo et de la navette spatiale. Il avait notamment joué un rôle majeur lors du sauvetage d'Apollo 13.

    Il est équipé de nombreux capteurs, dont deux capteurs de radiations. En effet, déjà lors des vols Apollo, les astronautes étaient soumis à des radiations liées au vent solaire ou aux rayons cosmiques. C'est la raison pour laquelle les missions étaient de courte durée. Les missions Artemis iront encore plus loin, culminant jusqu'à 70.000 km au-dessus de la surface lunaire, contre quelques centaines pour les missions Apollo. La Nasa entend mesurer l'exposition aux radiations avec ces nouvelles trajectoires.

    Le mannequin Arturo Campos en préparation avant d'être placé sur le siège du commandant du vaisseau Orion. Il y a des capteurs à côté de lui pour mesurer les vibrations que vivront les astronautes des prochaines missions Artemis. © Nasa
    Le mannequin Arturo Campos en préparation avant d'être placé sur le siège du commandant du vaisseau Orion. Il y a des capteurs à côté de lui pour mesurer les vibrations que vivront les astronautes des prochaines missions Artemis. © Nasa

    Helga et Zohar

    Ainsi s'appellent les deux autres mannequins qui seront équipés de 5.600 capteurs passifs et 34 capteurs de radiations dans le cadre de la Matroshka AtroRad Radiation Experiment (Mare), une expérience internationale incluant la Nasa, le German Aerospace Center ou encore l'agence spatiale israélienne. Pour l'expérience, Zohar porteporte une veste de protections aux radiations tandis qu'Helga en est dépourvu. La comparaison permettra de tester l'efficacité de cette veste en cas de tempêtetempête solaire.

    Les mannequins Helga et Zohar tiendront compagnie à Moonikin Campos. © StemRad
    Les mannequins Helga et Zohar tiendront compagnie à Moonikin Campos. © StemRad

    En plus des mannequins, Orion embarque d'autres capteurs de radiations, dont des dosimètres de l'agence spatiale européenneagence spatiale européenne ainsi que d'autres expériences scientifiques. Il y a également 10 cubesats à bord du SLS comme passagers secondaires.

    La mission Artemis I comprend une mise en orbite lunaire rétrograde à près de 70.000 km de la Lune. L'exposition aux radiations y est plus importante que lors des missions Apollo. © Nasa
    La mission Artemis I comprend une mise en orbite lunaire rétrograde à près de 70.000 km de la Lune. L'exposition aux radiations y est plus importante que lors des missions Apollo. © Nasa