L’école d’ingénieurs aéronautiques Ipsa organise sa « Semaine du vol », dédoublée sur les deux campus, à Ivry-sur-Seine, près de Paris, puis à Toulouse, entre le 22 février et le 21 mars, avec une exposition exceptionnelle sur les Femmes de l’espace le 8 mars. Les passionnés de l’air pourront admirer deux simulateurs uniques en leur genre : un hélicoptère Jet Ranger Bell 206 et un Airbus A320, créé par Gérard Gaillard, que Futura-Sciences a rencontré.

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    C'est un joli rendez-vous pour les lycéens qui rêvent d'aéronautique : près de Paris, à Ivry-sur-Seine, du 29 février au 2 mars, une fois inscrits aux Journées de découverte des métiers de l'ingénieur (JDMI), ils pourront plonger dans le monde de l'aéronautique d'aujourd'hui sur le campus de l'Ipsa. Les lycéens de Toulouse n'y ont pas droit car ils ne seront pas en vacances ; ils peuvent, en revanche, participer à ces JDMI à d'autres périodes. Pour tous les détails sur les horaires et les adresses, voir le communiqué de l’Ipsa.

    Pour la sixième année consécutive, les étudiants de première année de l'IPSA pourront se confronter à la réalité des vols sur le campus Paris-Sud qui accueillera deux simulateurs, réalisés par des passionnés que rien n'arrête. L'un, construit par Bruno Léger, est celui d'un hélicoptère Bell, le 206 Jet Ranger, une famille dont les premiers exemplaires remontent aux années 1960. L'autre reproduit un Airbus A320, avec un cockpit minutieusement reconstitué.

    Dans son simulateur de A320, Gérard Gaillard donne une leçon de travaux pratiques aux futurs ingénieurs de l'air, ici le doigt pointé sur un instrument de radionavigation « à l'ancienne ». © Ipsa

    Dans son simulateur de A320, Gérard Gaillard donne une leçon de travaux pratiques aux futurs ingénieurs de l'air, ici le doigt pointé sur un instrument de radionavigation « à l'ancienne ». © Ipsa

    Reconstituer un vol le plus exactement possible

    Son constructeur, Gérard Gaillard, est un authentique passionné, comme on en rencontre dans le milieu aéronautique. Enfant, il fabrique des maquettes. Adulte, il travaille pour l'Armée de l'Air puis chez Thomson-CSF sur Mirage III puis dans des sociétés d'électronique. Retraité, il se lance dans la réalisation d'un « simu », selon le terme approprié, d'Airbus A320 parce que c'est compliqué et parce que cela n'existe pas en France. Ce n'est pas chez le constructeur - rétif à fournir des données - qu'il trouve les informations techniques mais chez d'autres passionnés, en Allemagne, qui sont lancés dans cette aventure. « Ils s'occupent des logicielslogiciels. Je suis leur bêtabêta-testeur », résume Gérard Gaillard.

    Entre 2005 et 2008, il réalisera chez lui cet engin de 660 kgkg en cherchant à être le plus fidèle possible. « J'ai commencé à trouver les cotes chez une société qui fournit des parties d'avion pour les studios de cinéma Paramount ! À partir de là, j'ai pu me servir de photographiesphotographies. » Le simulateur de vol réagit aux commandes, comme un véritable Airbus A320, et s'utilise pour des vols très réalistes. Pas moins de sept ordinateursordinateurs fonctionnent en réseau, dont l'un, plus puissant, pour gérer les images, lesquelles sont extraites d'un serveurserveur Flight Simulator. « J'ai acheté la cartographie de l'Europe jusqu'à l'Afrique du nord, ce qui permet de reproduire exactement un vol, avec les zones réglementées et les approches des aéroports. » Pour la météométéo, le système peut utiliser des données en temps réel. Les ventsvents et les nuagesnuages seront donc ceux d'un vol réel.

    Enfin, pour plus de réalisme, un PCPC est chargé de générer les annonces des PNC, « Personnel Navigant Commercial », c'est-à-dire les hôtesses de l'air et les stewards. Le simulateur peut aussi fonctionner... comme un simulateur. Un vrai, où viennent s'entraîner les pilotes professionnels. Un « poste instructeur » permet en effet de provoquer des pannes à l'insu des pilotes.

    Si l'avion est prêt (penser au devis carburant, qui dépend de tant de paramètres, à la météo, au rapport du chef de cabine, aux instructions du contrôle, etc.), il est possible de lancer les deux moteurs de l'A320 (ENG pour <em>engine</em>). © Gérard Gaillard

    Si l'avion est prêt (penser au devis carburant, qui dépend de tant de paramètres, à la météo, au rapport du chef de cabine, aux instructions du contrôle, etc.), il est possible de lancer les deux moteurs de l'A320 (ENG pour engine). © Gérard Gaillard

    Une authentique expérience pour les futurs ingénieurs de l'air

    La différence avec l'un de ces simulateurs professionnels est l'absence de vérins pour reproduire des mouvements rapides de l'avion. « Dans un avion de ligne, ces accélérations sont très courtes. En revanche, j'ai ajouté des systèmes pour reproduire les vibrations du roulage. Avec les bruits de manœuvre des volets et du train d'atterrissage, les gens s'y croient vraiment ! » Son simulateur est décrit sur son site personnel, www.simua320.fr.

    Les pilotes semblent apprécier. Gérard Feldzer, alors à la tête du musée aéronautique du Bourget, l'a invité pour le fameux salon aéronautique et depuis, le « simu » fait le tour des meetings aériens, comme celui dit de La Ferté-Alais, sur l'aérodrome de Cerny, au sud de Paris le weekend de la Pentecôte. C'est le directeur général de l'Ipsa, Hervé Renaudeau, qui le remarque un jour et lui propose de venir montrer son bijou aux étudiants de son école des ingénieurs de l'air. « Pour ceux qui en sont aux premières années, c'est un moyen de découvrir des applicationsapplications réelles, dans les vraies conditions d'un vol. Ils viennent en pensant que c'est un jeu mais nous réalisons de véritables exercices et nous étudions la mécanique du vol. »

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