Il ne faut pas réveiller un somnambule. Cette idée semble profondément ancrée dans la croyance collective. Pourtant, d’un point de vue scientifique, elle ne tient pas. Et encore moins si l’on prend quelques précautions.


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    Rappelons avant tout que le somnambulisme correspond à un trouble du sommeil dont l'origine est neurologique. Les individus qui en sont atteints -- plus d'enfants que d'adultes et plus de garçons que de filles -- s'adonnent à des déambulations nocturnesnocturnes. Généralement de courtes duréesdurées -- les crises dépassent rarement les 10 minutes --, elles peuvent tout de même être déconcertantes pour les personnes éveillées qui en sont les témoins.

    Précisons également que les épisodes de somnambulismes apparaissent durant la phase de sommeil profond. Un moment au court duquel l'activité de notre cortex est réduite. Ceci explique notamment pourquoi les somnambules ne gardent pas le souvenir de leurs errances nocturnes. Leur capacité à reconnaître des visages ou à exprimer des émotions en cours de crise est également réduite.

    Pendant les phases de sommeil profond, notre système thalamo-cortical, en principe, inhibe nos fonctions motrices. Nous sommes comme paralysés. Et lorsque nous rêvons que nous courrons, nos muscles ne suivent pas le mouvementmouvement. Mais chez les somnambules, cette inhibition est levée et ils peuvent donc se mettre à déambuler librement dans la maison alors même qu'ils sont toujours endormis.

    Les enfants, dont les structures corticales ne sont pas encore à maturité, sont plus sujets au somnambulisme que les adultes. © Kurgu128, Fotolia
    Les enfants, dont les structures corticales ne sont pas encore à maturité, sont plus sujets au somnambulisme que les adultes. © Kurgu128, Fotolia

    Faut-il réveiller les somnambules ?

    Ainsi, réveiller un somnambule équivaut à peu de choses près à réveiller une personne en plein rêve. Cela ne représente intrinsèquement aucun risque ni d'ordre cardiaque ni d'ordre neurologique. Cependant, quelques précautions peuvent être à prendre. Car réveiller brutalement, un somnambule risque de se montrer totalement désorienté. Il peut alors chuter et se faire mal. Il peut aussi devenir nerveux et même se montrer violent. Les zones de son cerveaucerveau responsables de son instinct de survie en effet s'activent alors plus rapidement que celles liées aux décisions rationnelles. Le mieux reste donc de raccompagner calmement le somnambule jusqu'à son lit, sans même le réveiller.

    Il peut toutefois se présenter des situations d'urgence dans lesquels le réveil devient incontournable. Des situations dans lesquels le somnambule se met en danger, par exemple. Il est alors conseillé de le réveiller par la parole, en l'appelant d'une voix forte et haute, plutôt qu'en le secouant.