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Le vaccin contre le sida est une urgente priorité. Même si les trithérapies ont fait renaître l'espoir de vaincre le sida, ces mélanges de médicaments antiviraux montrent certaines limites.
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Le vaccin contre le sida est une urgente priorité. Même si les trithérapies ont fait renaître l'espoir de vaincre le sida, ces mélanges de médicaments antiviraux montrent certaines limites.
De multiples préparations, rivalisant d'ingéniosité technologique ont été conçues en laboratoire : vaccins tués, fragments de virus purifiés ou de synthèse, systèmes de production biotechnologique, virus ou bactéries produisant des fragments de VIH, etc ...
Mais quels que soient les résultats obtenus au laboratoire, ou même chez l'animal, il faudra à un moment ou à un autre en arriver à des essais chez l'Homme. Les critères qui permettent de décider qu'un vaccin est suffisamment prometteur pour faire l'objet d'essais d'efficacité humains font l'objet de multiples controverses. Pour certains, les vaccins actuels ne sont pas prêts et il est inutile d'investir des efforts dans de tels essais. Cet effort doit être encore placé dans la recherche en amont. Pour d'autres, la recherche d'amont est suffisante et ne pourra progresser sans des informations précises obtenues chez l'Homme et non dans des tubes à essai ou des animaux de laboratoire.
Quoi qu'il en soit, les essais chez l'homme se déroulent obligatoirement en 3 phases :
Un essai de phase III nécessite plusieurs milliers de volontaires, dans une population où le taux de contamination est élevé. A ces conditions, un essai de phase III ne pourra sans doute pas être mené en Europe. L'information des volontaires devra faire l'objet de grands soins. La simple mention d'un projet d'essai en Afrique a initié une rumeur et l'afflux de centaines de volontaires vers l'hôpital local. Dans certaines populations très touchées, les motivation des volontaires sont bien sûr très fortes. Trop fortes si l'on considère que les candidats vaccins n'ont pas fait la preuve de leur efficacité. Les volontaires d'un essai de phase III doivent absolument savoir que l'efficacité du vaccin qu'ils testent est loin d'être prouvée et qu'il faut absolument éviter tout comportement à risque. Ce d'autant qu'une partie des volontaires reçoit un faux vaccin. Mais ces conseils, s'ils sont totalement suivis, suppriment toute possibilité d'obtenir des résultats valables sur l'efficacité du vaccin.
Certains argumentent qu'un vaccin même de faible efficacité sera toujours mieux que rien pour ralentir l'épidémie. Reste à définir ce que l'on entend par faible efficacité : 10%, 20%, ou 60% d'échecs ? Les chercheurs ont même du mal à préciser ce qu'il faut exiger du vaccin : faut il totalement bloquer l'infection virale ? Ou peut-on accepter que le vaccin laisse se multiplier une quantité limitée de virus, à condition que les personnes soient moins contagieuses et restent en bonne santé ? Pour certains, la solution est de tester les préparations vaccinales chez les personnes déjà infectées. Il ne s'agit plus dans ce cas de vaccin, mais d'immunisation thérapeutique.