La parole libère, c'est bien connu et dans cette logique-là, parler de son stress peut avoir des effets bénéfiques, comme renforcer les liens entre individus. Et une récente étude suggère qu'un soutien émotionnel reçu génère à son tour sa réciprocité.

 


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    De nombreuses études ont prouvé les effets délétères à long terme que le stress chronique peut produire sur la santé (insomnie, anxiété, dépression, hypertensionhypertension, etc). Mais peu de recherches ont abordé cette émotion sous un angle positif (du moins à court terme), soulignent des professeurs de l'université d'état de Pennsylvanie (États-Unis) et de l'université Yonsei (Corée du Sud).

    Selon cette récente étude parue en janvier dans le journal Stress and Health, subir un événement stressant pourrait s'avérer bénéfique d'un point de vue social et émotionnel lorsque les individus qui se retrouvent dans ce type de situation communiquent avec les autres dans l'espoir de trouver du soutien. Ces conclusions font suite à une analyse de données obtenues via des questionnaires remplis par 1.622 participants, âgés de 33 à 84 ans. Ces derniers ont indiqué chaque soir pendant 8 jours consécutifs s'ils avaient subi un stress particulier (à l'école, à la maison ou au travail) et si la manière de gérer la situation avait impliqué des interactions avec une ou plusieurs personnes. 

    Parler de son stress libère la parole, créant l'empathie et des liens en retour. © Petar Chernaev, Istock.com
    Parler de son stress libère la parole, créant l'empathie et des liens en retour. © Petar Chernaev, Istock.com

    Évoquer son stress crée du lien avec autrui

    Les réponses suggèrent que les participants qui ont signalé des situations de stress étaient deux fois plus susceptibles de bénéficier d'un soutien des individus qui les entouraient (collègues, amis, membres de la famille, etc), mais également de rendre la pareille à ces mêmes personnes. Ce phénomène semble perdurer puisque 26 % des répondants ont déclaré qu'ils ressentaient toujours ce soutien mutuel le lendemain. 

    À la lumièrelumière de ces observations, David M. Almeida, professeur de développement humain et d'études familiales à l'université d'état de Pennsylvanie et coauteur de l'étude, estime qu'une intervention axée sur l'interaction sociale plutôt que sur l'individu pourrait s'avérer très bénéfique dans la prise en charge du stress. « Si le stress peut réellement nous mettre en contact avec d'autres personnes, ce qui est absolument vital pour l'expérience humaine, je pense que c'est un avantage. Le stress pourrait potentiellement aider les gens à gérer des situations négatives en les poussant à être avec d'autres personnes », affirme le chercheur.