Connectée avec un smartphone, cette sonde d’échographie clinique permet de visualiser les principaux organes, en superficie comme en profondeur, et de poser en cinq minutes un diagnostic d'orientation qui accélèrera la prise en charge d'un patient à l'hôpital. Aussi précieux que le stéthoscope du généraliste, ce petit outil est le fruit de la collaboration de la start-up echOpen incubée au sein de l'AP-HP.
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Une sonde d'échographie « ultra-portable » pour smartphone, destinée notamment aux médecins généralistes et aux urgentistes pour aider au diagnostic, première du type fabriquée en France, sera commercialisée au printemps, ont annoncé mercredi l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HPHP) et la start-upstart-up qu'elle héberge, echOpen.
Cette sonde d'imagerie médicale par ultrasonsultrasons « tient dans la poche [et] se connecte sans fil via une application » dédiée sur la plupart des smartphones Androïd ou iOSiOS, indique à l'AFP OlivierOlivier de Fresnoye, cofondateur et directeur général d'echOpen, start-up née à l'AP-HP et installée à l'hôpital Hôtel Dieu à Paris.
« Le smartphone permet d'afficher l'image, la stocker temporairement ou l'envoyer sur un service cloud et la partager avec des confrères de façon sécurisée, précise le dirigeant. L'objectif n'est pas de remplacer l'échographe extrêmement technique du radiologue, qui permet d'établir un diagnostic fin », mais d'offrir aux soignants de premier recours -- généralistes, spécialistes libéraux ou urgentistes -- un nouvel outil d'examen clinique.
Un outil aussi utile pour le médecin que son stéthoscope
Un médecin généraliste pourra par exemple, après avoir ausculté, palpé, interrogé son patient, « rajouter un coup d'écho, comme on passerait le stéthoscope, pour voir à travers la peau, regarder divers organes comme le foie, le rein, le cœur (...)) et orienter son diagnostic », détaille-t-il. Plusieurs utilisations sont envisagées : pour l'orientation des patients aux urgences, pour des soins pratiqués par des paramédicaux, pour la télé-expertise etc., avec pour buts « d'accélérer les prises en charge [et] d'éviter des errances » médicales.
Plusieurs fabricants notamment américains et chinois ont développé des sondes de ce type, généralement destinées à des médecins experts et vendues « quelques milliers voire dizaines de milliers d'euros », précise Olivier de Fresnoye. Mais celle d'echOpen est une première en France comme en Europe pour « un prix aussi accessible, soit moins de 1 000 euros ».
Démocratiser l'accès à l'imagerie médicale dans les pays les moins favorisés
Le projet est né de l'intuition d'un jeune médecin, Mehdi Benchoufi (l'autre cofondateur d'echOpen), raconte Nicolas Castoldi, directeur délégué à l'AP-HP. Une communauté d'ingénieurs s'est constituée autour de l'Hôtel Dieu pour « relever ce défi technologique : produire une sonde légère, robuste, performante, à un prix suffisamment maîtrisé [pour être] largement accessible », relate-t-il. Lorsque l'association est devenue start-up en 2021, l'AP-HP est entrée au capital, une première !
Elaborée grâce à une relation permanente avec les soignants, la sonde sera déployée dès le premier trimestre dans divers services pilotes, avant une production en série d'ici avril. L'AP-HP espère « qu'elle sera diffusée largement, en France comme à l'étranger et notamment en Afrique ».