Un petit appareil émetteur d'ultrasons, de la taille d'un gros stylo, peut réaliser une échographie et transmettre l'image par une connexion USB à un mobile ou un PDA. Loin du gadget, cet engin s'inscrit dans une voie de recherche qui vise à donner aux médecins la possibilité de réaliser en tout lieu ce genre d'examen, utile dans de nombreux cas.

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    Réaliser des appareils d'échographieéchographie légers et suffisamment compacts pour tenir dans la trousse d'un médecin n'est pas une idée neuve. Des modèles existent d'ailleurs déjà sur le marché. Le but est de réaliser des examens rapides, sur le terrain, sur une femme enceinte ou, par exemple, un patient souffrant de problèmes cardiovasculaires.

    Mais leur taille et surtout leur coût peuvent être encore réduits. C'est ce que viennent de démontrer William Richard et David Zar de la Washington University (St. Louis, Missouri). Il y a cinq ans, ces deux spécialistes de l'ingénierie au service de la médecine avaient déjà planché sur un appareil d'échographie miniaturisé capable de se connecter par une prise USB à un ordinateur portable.

    William Richard examine l'artère carotide de David Zar, un type d'examen qui peut se révéler très utile pour le patient. © David Kilper/<em>WUSTL Photo</em>
    William Richard examine l'artère carotide de David Zar, un type d'examen qui peut se révéler très utile pour le patient. © David Kilper/WUSTL Photo

    En partenariat avec MicrosoftMicrosoft Research, l'équipe récidiverécidive avec un engin encore plus petit, de la taille d'un gros stylo et qui ne consomme plus que 0,5 wattwatt. William Richard s'est occupé du matériel et David Zar a réalisé le logiciel.

    Imagerie médicale bon marché

    Pas de miracle : ce petit engin portatif ne rivalise pas avec les appareils utilisés à l'hôpital. Les images sont moins bien définies et de petite taille. Mais il tient dans la main et se connecte, non plus à un ordinateur portable, mais à un téléphone mobilemobile ou à un PDA (Personal Digital AssistantPersonal Digital Assistant), à condition que son logiciel système soit Windows Mobile. L'appareil fait ainsi l'économie de l'écran et des fonctions d'affichage. Avec un téléphone, il est en plus possible d'expédier les données, par exemple pour qu'elles soient examinées plus précisément ou stockées sur un serveur.

    A gauche, les deux faces de l'appareil du circuit développé par William Richard. A droite, l'un des appareils réalisés par une entreprise. © Microsoft Research

    A gauche, les deux faces de l'appareil du circuit développé par William Richard. A droite, l'un des appareils réalisés par une entreprise. © Microsoft Research

    « Imaginez un appareil de ce genre dont on pourrait disposer dans une ambulance ou dans la salle des urgences... » commente William Richard, qui rappelle en outre que dans les pays en voie de développement, le mobile est largement plus répandu que l'ordinateur. Or, souligne son collègue David Zar, « la médecine du vingt-et-unième siècle est basée sur l'imagerie, mais 70% de la population mondiale n'a aucun accès à des systèmes d'imagerie ».

    L'objectif des deux chercheurs est aujourd'hui de réduire le prix de revient. Actuellement, l'appareil, qui est désormais commercialisable, devrait coûter aussi cher que la première version, connectable sur un ordinateur portable, à savoir 2.000 dollars. Mais l'équipe affirme pouvoir descendre à 200 dollars. L'engin pourrait alors être largement diffusé.